UNE SEMAINE CHARGÉE
SEULEMENT QUELQUES HEURES APRÈS LE RASSEMBLEMENT, MORGAN PARRA ET BRICE DULIN DEVAIENT QUITTER LE GROUPE. MERCREDI, C’ÉTAIT AU TOUR DE CAMILLE CHAT. MAIS LES BLEUS N’ONT PAS LE TEMPS DE SE MORFONDRE.
Jacques Brunel n’a donc pas été épargné. Le nouveau sélectionneur a dû faire face à son lot de forfaits. Tout d’abord ceux du demi de mêlée Morgan Parra et de l’arrière Brice Dulin dès lundi, puis celui de Camille Chat, grippé et dans l’incapacité de rejoindre le CNR de Marcoussis, obligé de jeter l’éponge mercredi. Ce n’est pas forcément la préparation rêvée avant d’affronter l’Irlande en ouverture du Tournoi des 6 Nations samedi 3 février au Stade de France. Baptiste Serin et Ugo Bonneval ont été appelés en urgence, tout comme le talonneur de l’Union Bordeaux-Bègles Adrien Pélissié (27 ans, zéro sélection), même si ce dernier ne rejoindra le groupe France que dimanche après avoir disputé la seizième journée de Top 14 avec son club. Des changements qui n’ont pas ébranlé Jacques Brunel : « C’est désagréable pour l’équipe et les joueurs concernés. J’étais préparé à cette éventualité. »
Il est certain que le staff tricolore n’a pas le temps pour se lamenter car l’état d’urgence est décrété autour de cette jeune équipe de France qui devra réaliser un exploit dès sa première sortie puisque les Bleus n’ont battu l’Irlande, leur premier adversaire, qu’une seule fois lors des cinq dernières confrontations. « Nous avons peu de temps pour créer cette équipe. J’espère que l’on saura l’optimiser pour être performants dès la première partie », reconnaissait Brunel mercredi à Brentford, dans la grande banlieue londonienne, lors du lancement officiel du Tournoi des 6 Nations, même si l’ancien sélectionneur de l’Italie et adjoint de Bernard Laporte entre 2001 et 2007 est un habitué de ce modus operandi : « J’ai eu un peu moins de temps que les autres sélectionneurs pour bâtir mon équipe, juste un peu moins car la particularité d’une équipe nationale, c’est qu’on a toujours très peu de temps pour préparer une équipe : quinze jours, parfois dix. Donc je me sens dans un processus normal, même si c’est vrai, il a fallu reconstruire un staff en peu de temps, mais vis-à-vis des joueurs je pense que le contexte n’pas vraiment changé. Il est le même. » Une journée médiatique où le capitaine Guilhem Guirado était aussi présent. Une précieuse journée de travail en moins pour les deux hommes qui avaient déjà dû quitter la séance d’entraînement du mardi avant son terme pour prendre leur vol pour l’Angleterre. Ils quittaient un CNR passé au crible depuis le début de la journée par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) venus perquisitionner le siège de la FFR. Pourtant, Jacques Brunel ne s’est pas ému de ce drôle de bizutage pour le premier jour d’entraînement avec une séance consacrée aux sorties de camp et aux montées défensives : « J’ai pu lire ici ou là que l’équipe avait été perturbée par cette opération de police. Mais il n’en a rien été. Nous n’avons vu aucun policier, aucune voiture, rien du tout. Nous n’avons appris l’événement que bien après. L’équipe de France s’est entraînée tout à fait normalement. Rien n’est venu la déranger. »
AMBITION COMMUNE
Une première semaine de préparation bien chargée pendant laquelle l’affaire Laporte-Altrad a pris le pas sur le projet de jeu voulu par Jacques Brunel. Mais de ce côté-là, ce devrait être moins surprenant qu’une opération de police au CNR de Linas-Marcoussis : « Les choses restent basiques. Nous voulons créer une ambition commune et des repères communs pour être à l’aise. Voilà quel était notre travail cette semaine et ça le sera encore avant le match contre l’Irlande. » Un rendez-vous dont l’importance s’est accrue cette semaine. Un succès sur le terrain sportif permettrait certainement de ramener le débat autour de l’équipe de France sur un autre terrain que celui de la justice.