Midi Olympique

« J’ai confiance en mes capacités »

GREIG LAIDLAW - Demi de mêlée de Clermont FRAÎCHEMEN­T REVENU DE BLESSURE, IL DEVRA ASSURER L’INTÉRIM DE MORGAN PARRA AVANT DE REJOINDRE SA SÉLECTION POUR LE TOURNOI. UN SACRÉ CHALLENGE, FACE AU MHR GUIDÉ PAR UN CERTAIN VERN COTTER, QUE L’ÉCOSSAIS ABORDE P

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Vous avez effectué votre retour après trois mois d’absence liés à une fracture du péroné. Comment l’avez-vous vécue ?

Cela a été très difficile, parce que j’aurais aimé aider l’équipe pendant cette période où toutes les blessures se sont accumulées. Il y a eu Charlie Cassang, Camille Lopez, Patricio Fernandez, Luke McAlister… À tous les postes de la charnière, les blessures se sont accumulées. C’était terrible à voir, et je ne pouvais rien faire. Cette malchance était terrible. En ce qui me concerne, je me suis blessé sur le tout dernier plaquage lors du match aller contre les Ospreys : j’avais pris une mauvaise position pour plaquer, et un joueur m’est tombé dessus… C’est d’autant plus dur car lorsqu’on est un nouveau joueur dans un club, se blesser est une des pires choses qui puissent arriver. Mais bon, cela s’est passé il y a maintenant trois mois et j’ai quand même eu le temps de mieux connaître mes coéquipier­s. Aujourd’hui, je me sens frais mentalemen­t et physiqueme­nt, et prêt à aider l’équipe à terminer la saison le plus fort possible.

Morgan Parra a été fantastiqu­e pendant ces trois derniers mois qui l’ont vu tenir l’équipe à bout de bras et tant que demi de mêlée, capitaine et buteur. Cela ajoute-t-il de la pression au moment de lui succéder ?

Non, je ne sens pas de pression particuliè­re. J’ai confiance en mes capacités. Morgan a été fantastiqu­e pendant ces trois mois, mais je pense que je peux commander et aider l’équipe aussi bien. C’est une saison particuliè­re mais il faut s’y adapter, et apporter sa pierre à l’édifice.

On imagine au moins que votre blessure vous a permis de progresser en Français…

(en français dans le texte)

Mon français est un peu meilleur, mais c’est une langue très difficile. J’essaie de parler en français le plus souvent possible pour progresser, mais ce n’est pas facile.

Le contexte de cette partie est étrange pour vous puisqu’à peine revenu, vous aller quitter le club pour rejoindre l’Écosse…

C’est un peu bizarre, c’est en tout cas quelque chose qui ne m’était jamais arrivé avant. J’étais déjà très content d’être sur le banc la semaine dernière et d’avoir pu participer à la victoire contre les Ospreys. C’était important, même si ça n’a duré que dix minutes. Cela m’a rassuré et donné de la confiance pour la réception de Montpellie­r.

Espérez-vous affronter Morgan Parra dans trois semaines à Murrayfiel­d, qui s’est blessé à un genou face aux Ospreys ?

Bien sûr, même si je n’en suis pas certain. J’étais désolé pour lui lorsque j’ai appris sa blessure, j’espère que ce n’est pas trop grave. J’aurais été ravi de l’affronter… Après avoir partagé nos entraîneme­nts en club, cela aurait été drôle de se retrouver sur le terrain. Mais pour être honnête, avant de penser à cela, il faut d’abord que je regagne ma place en équipe d’Écosse. Et pour cela, il faut d’abord que je joue bien avec Clermont. On verra après ce qui arrivera.

Ce Clermont-Montpellie­r sera le théâtre du retour de Vern Cotter au Michelin. Avezvous ressenti une atmosphère spéciale ?

Oui, c’est une semaine spéciale. Je sais ce que ce club représente pour Vern, mais également ce que lui représente pour ses anciens joueurs ou pour les supporters qui le respectent énormément. C’est le sport pro… Vern sera de l’autre côté et aura à coeur de l’emporter ici, nous devrons tout faire pour l’en empêcher.

Vous êtes un nouveau dans l’effectif clermontoi­s, mais aussi un de ceux qui connaissen­t le mieux Vern Cotter, pour avoir été son capitaine lorsqu’il était sélectionn­eur de l’Écosse. En quoi vous a-t-il paru spécial ?

J’ai toujours eu une bonne relation avec Vern, et beaucoup de respect. Son attention aux détails, sa connaissan­ce du jeu et la façon dont il manage son équipe pour tirer le meilleur de ses joueurs m’ont marqué. C’est un entraîneur très passionné, qui connaît le rugby et ses hommes par coeur.

Que vous a-t-il dit lorsque vous lui avez annoncé votre signature à l’ASMCA ?

Il était très content pour moi. Il m’a beaucoup expliqué comment était la région, le club, les supporter. Il a énormément apprécié son expérience ici et était persuadé que ce serait le cas pour moi aussi. Avant de signer à Clermont, c’était en tout cas très important d’avoir son opinion. On ne peut pas dire qu’il m’en a dissuadé (sourire).

Vern Cotter a apporté un titre à Clermont, mais également une certaine culture de club qui se prolonge aujourd’hui. Son impact a-t-il été similaire en Écosse ?

Cela a été plus ou moins la même chose, oui. Il nous a d’abord apporté une certaine honnêteté dans les rapports humains, également une nouvelle manière de jouer. Ce que j’entends par l’honnêteté, c’est une certaine culture de l’effort, une manière de travailler très dur pour ses partenaire­s et pour l’équipe. Avec lui, il est interdit de tricher… Également une attention aux détails, qu’il s’agisse du rugby ou de la vie de groupe. Je le retrouve d’ailleurs dans tout ce qu’il a bâti ici, que Franck Azéma a parfaiteme­nt prolongé.

S’il a évolué, le système de jeu de l’ASM est encore assez proche de celui apporté par Cotter. Cela a-t-il accéléré votre intégratio­n ?

C’était plus facile pour moi, bien sûr. Quand on connaît la manière dont il travaille, cela se voyait que Vern avait coaché ici. Beaucoup de choses à Clermont sont similaires à ce qu’il a pu apporter à l’Écosse dans les systèmes de jeu. Franck Azéma a bien sûr apporté des idées et des choses qui n’appartienn­ent qu’à lui, mais dautres choses sont très similaires…

Vern Cotter fêtera ses 56 ans samedi. Avezvosu l’intention de lui offrir un cadeau ?

Je ne le savais pas ! On essaiera de ne pas lui faire le cadeau d’une victoire, en tout cas (sourire).

La dernière semaine d’entraîneme­nt a été très intense. Cela vous a-t-il surpris ?

Nous avions besoin d’une victoire pour nous qualifier en Champions Cup, c’était normal d’avoir une semaine un peu plus dure que d’habitude. Celle-ci n’échappera pas à l’exception. On reçoit une belle équipe de Montpellie­r, qui marche très bien en championna­t et voudra réaliser une grosse performanc­e à l’extérieur après plusieurs déplacemen­ts infructueu­x. Montpellie­r est éliminé en Coupe d’Europe et peut se concentrer sur le Top 14. De notre côté, nous allons effectuer quelques changement­s après le gros match de la semaine dernière pour apporter un peu de fraîcheur, et j’espère que les nouveaux venus apporteron­t la même énergie que l’équipe a su mettre la semaine dernière, car il s’agira de la clé de la rencontre. Il y aura un petit break après cette rencontre, il n’y a donc aucune raison de ne pas tout donner.

Depuis le début de la saison, Clermont a tendance à se montrer inconstant d’un match à l’autre. Craignez-vous une baisse de régime après le gros match livré face aux Ospreys ?

L’équipe est très concentrée, et je pense que de ce point de vue il n’y a pas de souci à avoir. Montpellie­r est une grosse équipe et pour les battre, on a bien conscience que nous devrons évoluer à notre meilleur niveau. En plus, nous avons perdu contre Castres notre dernière rencontre de championna­t au Michelin et on doit absolument l’emporter pour rester dans la course à la qualificat­ion. Cela doit suffire à nous mobiliser…

Nombre d’observateu­rs critiquent le Top 14 pour mal préparer les joueurs au niveau internatio­nal. Quel est votre point de vue à ce sujet, avant de participer aux Six Nations ?

Quand vous voyez la qualité des joueurs et des équipes, le Top 14 ne peut qu’être de très haut niveau. Le nombre d’équipes qualifiées en quarts de finale de Champions Cup le prouve… Il y a des gros matchs tous les week-ends, comme celui qui arrive contre Montpellie­r. Pour le niveau internatio­nal et le Tournoi des Six Nations, c’est une préparatio­n parfaite.

À conditiion d’éviter les blessures…

Je vais essayer, je vous le promets ! (rires)

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