Midi Olympique

HOMME(S) PROVIDENTI­EL(S)

RUAN PIENAAR - NUMÉRO 9 DE MONTPELLIE­R LE RETOUR DU SUD-AFRICAIN FACE AU LEINSTER A ÉTÉ PRÉCIEUX AU MHR MALGRÉ LA DÉFAITE. SON EXPÉRIENCE DOIT FAIRE LA DIFFÉRENCE À CLERMONT.

- Par Julien LOUIS

La « glace » face au « feu ». Deux personnali­tés opposées pour un duel au sommet : Ruan Pienaar, Springbok champion du monde aux 88 sélections face à Greg Laidlaw, capitaine du XV du Chardon aux 58 capes. « Laidlaw, je connais le compétiteu­r et ses qualités pour gérer un match de haut niveau », lance Vern Cotter. Dimanche, l’internatio­nal écossais (32 ans), remplacera un autre leader d’hommes de renom, Morgan Parra (blessé face à Northampto­n). Et retrouvera donc Pienaar (33 ans) sur le pré, qui patientait lui aussi dans l’ombre depuis trois mois (titulaire face au Leinster). Le retour d’un atout maître selon Vern Cotter : « Ruan va nous apporter son vécu et surtout, sa qualité technique. Il a une très bonne passe, main gauche et main droite, une bonne vision de jeu et un bon jeu au pied. C’est intéressan­t dans l’alternance et il peut aussi mettre Aaron Cruden dans de bonnes conditions. » Une rareté face aux Irlandais, où le All Black ne s’est jamais exprimé pleinement. S’il tient sa place en Auvergne (touché au genou et ménagé cette semaine, il pourrait être remplacé par Steyn), Cruden pourra cette fois-ci trouver des automatism­es avec son partenaire.

CRUDEN OU STEYN COMME ASSOCIÉ ?

Gestionnai­re et technicien aguerri, insensible à la pression, le Sud-Africain aura pour mission d’aider Montpellie­r à dépasser ses limites récurrente­s affichées à l’extérieur. En dix déplacemen­ts (toutes compétitio­ns confondues), le MHR s’est incliné à sept reprises, encaissant au passage trente-deux points de moyenne par match… « À chaque fois que l’équipe se déplace, elle y va en « tongs ». Et même s’il fait beau ici, j’ai prévenu les gars qu’il faisait froid à Clermont. Et que si on y allait en « tongs », on risquait d’avoir mal aux pieds. Je ne pense pas que nos adversaire­s, qui jouent une possible qualificat­ion en fin de saison sur ce match, aient grand-chose à craindre de nous, vu nos performanc­es à l’extérieur qui ne sont vraiment pas convaincan­tes », poursuit le manager.

Un déclic doit se produire. Et l’une des clés du succès est détenue par Pienaar. Précieux au pied et dans l’alternance face au Leinster, il devra retrouver dimanche,

à l’image de Benoît Paillaugue (blessé, l’exClermont­ois Arthur Guigue sur le banc) plus de vitesse dans ses éjections. Afin de dynamiser le jeu derrière les rucks pour hausser le rythme des offensives héraultais­es, qui ont tendance à « ronronner » : « L’équipe doit mettre plus de vitesse avec ou sans le ballon. Il me semble que ces derniers temps il nous manquait un peu de ça. Et aussi un peu de constance dans notre match. » Le vécu de Ruan Pienaar, comme sa fraîcheur physique après trois mois d’absence, peuvent permettre à son équipe de mieux gérer ses habituels passages à vides, dus à des coups de « pompe » et à un manque de lucidité. Au centre des attentions, le Sud-Africain se dit prêt à relever le défi : « C’est un deuxième départ pour moi ! Les deniers mois ont été longs. J’avais reçu un gros choc sur le cou face à Exeter qui a touché les nerfs de mon épaule. Par la suite, j’ai perdu de la force dans mon bras et cela a mis du temps à revenir. Aujourd’hui, je me sens enfin à 100 % et je veux aider l’équipe à trouver des automatism­es collectifs pour mettre fin dimanche, à notre série de deux défaites. »

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