LA RÉSERVE NE SE REND PAS…
SORTIS VAINQUEURS DE LA RENCONTRE DE LA PEUR AVEC UNE ÉQUIPE REMANIÉE, LES LANDAIS SE RELANCENT DANS LA COURSE AU MAINTIEN EN COMPTANT SUR LA LOYAUTÉ DES RÉSERVISTES.
Qui aurait mis une pièce sur un tel exploit des Dacquois en terre narbonnaise (victoire 41-13) ? Après un mois de disette, le déplacement du 14e chez le 15e ne laissait que peu d’espoir à cette équipe landaise, un brin moribonde. Comme il est souvent d’usage, entre fatigues et rotations, certains joueurs peu utilisés sont lancés dans l’arène. Une équipe de rugby a besoin de confiance et de repères collectifs pour performer. On acquiert cette confiance et ces repères en multipliant les présences sur le terrain. Il va de soi que tous les joueurs ne peuvent pas jouir des mêmes opportunités. Entre titulaires indiscutables et invités opportunistes, un groupe évolue souvent au gré des victoires et des défaites. Il ne reste pas moins vrai que les habitudes managériales ont souvent la vie dure. Les joueurs en manque de temps de jeu, et donc de confiance, se voient souvent offrir l’occasion de se montrer, loin de ses bases, comme un révélateur de leur qualité d’âme… Dans un moment très particulier de sa saison, Dax affrontait Narbonne dans la configuration typique du « match de la peur ». Dans ce groupe aligné pour la rencontre de l’effroi, on ne trouvait pas moins de sept joueurs au faible compteur horaire. Ces sept mercenaires, cumulant 23 titularisations, dont 18 à l’extérieur, avaient tout à perdre lors de ce match à haut risque. Mais le rugby a ceci de particulier ; il sublime parfois les hommes dans l’urgence. L’arrièregarde rouge et blanche ne s’est pas rendue, elle a vaillamment combattu.
Jean-Matthieu Alcade, un des anciens de ce groupe prend la pleine mesure de cet exploit et du rôle joué par les réservistes. « On nous a donné la possibilité de nous exprimer et on a répondu présents. Je suis content pour les gars qui avaient besoin de confiance. Ce groupe a des ressources et des valeurs. Notre rôle était d’amener de la fraîcheur, sans aucun état d’âme. Même s’il est difficile d’attendre son tour, il est encore plus compliqué d’être bon le jour venu. Je dirais que nous avons uni nos destins revanchards, à ceux de nos coéquipiers en proie au doute. » Le résultat parle de lui-même… Cette curieuse mayonnaise a relancé l’équipe dacquoise dans une nouvelle dynamique. « J’ai revu des sourires et quelques bières dans le bus, c’est toujours bon signe ! » conclut l’ailier landais. Il reste aux Dacquois à recevoir Massy (ce soir), Soyaux-Angoulême, Carcassonne, Béziers et Vannes. Pour participer au sauvetage du club, les réservistes dacquois se tiendront prêts, si besoin…