Une option sur la qualification
C’est comme si nous nous étions préparés pour un match de cent soixante minutes. » D’emblée, Bruno Clavelier se veut rassurant. Il est vrai que les protégés nuitons de l’associé d’Eddy Joliveau et Régis Parot ont affiché un visage tellement séduisant dimanche dernier lors du derby au sommet du comité de Bourgogne que les contours d’un piège comparable à l’excès de confiance sont susceptibles de se dessiner. Bien souvent en effet, le palier de décompression est fatal à l’équipe qui pense que la tâche sera plus facile face à un adversaire moins huppé. « Non, non, nous restons très vigilants, et puis, les joueurs ont un très bon état d’esprit », poursuit cet éminent spécialiste de viticulture.
Il est vrai que les Nuitons ne présentent pas les mensurations les plus impressionnantes de la poule. Il est vrai que le souvenir du court échec du match aller trotte quelque part dans un coin des têtes. Mine de rien, Épernay dispose d’une petite longueur d’avance et un simple match nul compromettrait les chances de ceux qui viennent se montrer « investis et courageux » pour reprendre la formule du technicien nuiton.
DEUX ÉQUIPES, UNE PLACE
Des Sparnaciens qui n’ont pas réussi le carton plein (soit les cinq points de la victoire bonifiée) dimanche dernier lors de la venue de Bourges : « Il y a eu
deux essais d’écart à un moment précis mais il faut reconnaître que nos adversaires ont mieux terminé la rencontre », explique Jérémy Delcroix. Sans plus de déception que cela dans le timbre de voix dans la mesure où une défaite aurait sonné le glas des espérances champenoises de qualification : « Si joker il y avait, nous l’avons grillé en remettant Orléans en selle. Je pense qu’il reste deux équipes pour une seule place, celle de Nuits-SaintGeorges et la nôtre. » Un technicien auquel l’hôte de ce dernier dimanche de janvier avait fait très bonne impression il y a quatre mois : « Nous nous doutions qu’il n’avait de promu que le nom. »
Néanmoins, tout comme Julien Vanzwaelmen, l’ancien pensionnaire du vivier picard (comme Thierry Cleda, autre belle référence) mise aussi bien sur la profondeur de banc (37 joueurs sont entrés dans la rotation) que sur la capacité du groupe à adopter la stratégie dite du « caméléon » en fonction des aléas météorologiques. Et puis, il y a ce diable de Jonathan Lo et ses missiles sol-air à longue portée. Fort heureusement, les Nuitons sont disciplinés et la sanction infligée à Vigot lors du déplacement à Bourges relève plus de l’accident de parcours qu’autre chose.
Reste à savoir si le passage d’un schéma tactique à l’autre (le derby perdu de très peu face à Beaune s’est surtout joué dans le petit périmètre) se fera à la lueur des « chandelles » ou pas car l’appropriation des ballons aériens pèsera sans doute de tout son poids dans la balance.