Midi Olympique

L’USO « GRICE » DES DENTS

RESTÉS DANS LE MATCH MALGRÉ UNE ENTAME RATÉE, LES JOUEURS DE L’AIN ONT PAYÉ CHER LE CARTON ROUGE REÇU PAR LEUR TROISIÈME LIGNE.

- Par Émilie DUDON emilie.dudon@midi-olympique.fr

À dix minutes de la fin du match, Oyonnax accusait seulement dix points de retard. Menés 25-15, les Oyomen bénéficiai­ent d’une pénalité un peu lointaine à la 68e et décidaient de la taper en touche dans les vingt-deux mètres toulousain­s. Las, ils perdaient le ballon sur leur lancer, concédaien­t une mêlée sur le porté suivant et se voyaient sanctionné­s pendant cette mêlée, laissant aux locaux le soin de se dégager. Leurs derniers espoirs de ramener des points de leur voyage en Haute-Garonne venaient de s’envoler. « Si nous avions joué sur notre terrain (synthéthiq­ue, N.D.L.R.), nous aurions pris la pénalité pour revenir à sept points. Là, le terrain était lourd, Ben Botica avait déjà des crampes. Il m’a dit qu’il ne la sentait pas, expliquait le directeur sportif Adrien Buonanoto. Nous avons tapé en touche pour jouer le ballon porté et obtenir pénalité plus dans nos cordes. Mais nous nous sommes fait voler le ballon dans nos mains. Ce match est une accumulati­on de petites erreurs. » Et de gros regrets, à l’image du carton rouge reçu par le numéro 8 Rory Grice, à l’heure de jeu. Le véritable tournant du match.

« CE GROUPE EST HABITUÉ À PRENDRE DES COUPS »

Déjà privés d’un avant sur le banc (ils étaient seulement quatre après que Viliami Ma’afu s’est donné une déchirure au mollet pendant l’échauffeme­nt) puis de leur capitaine Valentin Ursache durant dix minutes sur protocole commotion (65e-76e), les joueurs de l’Ain ont payé très cher la bagarre entre le Néo-Zélandais, qui fut encore l’un de leurs meilleurs joueurs, et le deuxième ligne toulousain Yoann Maestri - qui s’est d’ailleurs lamentable­ment poursuivie sur le bord de touche alors que les deux hommes rejoignaie­nt leur banc respectif -. Privés de leurs cadres, ils n’ont pas pu réaliser cette fin de match canon qui leur permettait de toujours prendre des points ces dernières semaines. « Cet incident n’aurait pas dû arriver selon moi. On sanctionne des faits mais il faut regarder la genèse du problème. Il y a eu un geste très vilain… À partir de là, on prend ses responsabi­lités et on n’en parle plus », déplorait le technicien à la sortie des vestiaires. Le problème, c’est qu’Oyonnax va devoir se passer de son fer de lance pendant quelques temps. « Rory va nous manquer, reprenait le coach. Il va prendre minimum trois semaines à mon avis, donc on ne l’aura pas pour Montpellie­r et on en a besoin. On a besoin de tout le monde nous, on n’a pas 50 mecs… Après ce groupe est habitué à prendre des coups et à rebondir. Dans le vestiaire, les joueurs étaient déjà en train d’envisager les différente­s compositio­ns possibles sans lui. »

Ils ont beau être derniers et n’avoir ramené que deux points en huit déplacemen­ts, les Oyomen s’accrochent. Et ne veulent rien lâcher. Ils l’ont encore prouvé à Toulouse samedi. Le coach illustrait : « À la mitemps, je regarde les stats et je vois qu’on a passé 97 % du temps dans notre camp. Prendre uniquement 15 points dans ces conditions montre que nos joueurs se bagarrent. L’une de nos grosses lacunes depuis le début de saison tenait dans le fait que nous encaission­s des points trop rapidement. Nous l’avons gommé, ce match en est la preuve. On progresse. On va à notre ryuthme. Peut-être qu’il est trop lent mais on valide quelque chose chaque semaine. »

En attendant, l’USO est toujours dernière. Elle n’a toutefois pas perdu de terrain sur ses concurrent­s, Agen et Brive, eux aussi rentrés bredouille­s ce week-end. « Nous allons jouer ces deux équipes à deux semaines d’intervalle. Ce qui nous importe, c’est de rester dans leur rétroviseu­r. On va les chasser et on verra ce qui se passera après », rappelait Adrien Buononato en guise de conclusion. D’ici là, tout le groupe va bénéficier d’une dizaine de jours de vacances salutaires. « Ça va faire beaucoup de bien, reconnaiss­ait Axel Muller, qui en profitera pour rentrer chez lui en Argentine. Au quotidien, c’est dur de faire tous ces efforts qui ne payent pas pour de petites erreurs que nous pourrions facilement gommer. On va se reposer. Il faut être prêts pour la reprise. » Car c’est Montpellie­r qui viendra les défier à Charles-Mathon lors de la prochaine journée, le 17 février.

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