BON ANNIVERSAIRE, ET BONNE VACANCES
UN AN APRÈS AVOIR INVESTI GERLAND, LYON A GRANDI. SA VICTOIRE AUTORITAIRE CONTRE AGEN, À L’ISSUE D’UN MATCH QU’IL S’EST RENDU FACILE, L’AUTORISE À REGARDER DE NOUVEAU VERS LE HAUT.
Il y a un an et un peu plus d’une semaine, Lyon investissait le stade de Gerland. Macron n’était pas président, Johnny allumait toujours le feu, Paul Bocuse illuminait encore son restaurant de son sourire, et Lyon cherchait encore à se maintenir dans l’élite du rugby pour la première fois de son histoire moderne. Le Lou était alors douzième du Top 14. Il regardait derrière lui au moment d’accueillir le Racing, champion de France en titre. Beaucoup pensaient - nous les premiers, mais c’est notre métier de nous montrer sceptiques - que s’il réussissait son pari d’investir Gerland, cela prendrait du temps. Contre toute attente, l’emménagement dans l’ancien théâtre des exploits des footballeurs de l’OL, longtemps dominateurs sur la scène nationale, a bien été le coup d’accélérateur espéré. Moins coincé qu’à Vénissieux, le public est plus réactif, plus vivant. Et après s’être maintenu brillamment au printemps dernier, au point de penser à la sixième place en fin d’exercice, le Lou la vise légitimement cette sixième place cette saison. Un an après, pour la venue d’Agen, sur la lancée d’une victoire lors des sept dernières journées, privé de Sébastien Bruno, qui a depuis intégré le staff de l’équipe de France, et de Félix Lambey, retenu avec les Bleus, il n’a pas tremblé pour souffler sa première bougie.
Il a même fêté cet anniversaire en grandes pompes. En deuxième ligne, le jeune sud-africain, Étienne Oosthuizen, associé à son compatriote, l’ancien Grenoblois, Hendrick Roodt, a fait oublier l’absence du jeune Jurassien. Les deux Sud-Africains ont formé un attelage terrible et aider le pack lyonnais à cabosser son homologue. « Il faut féliciter Étienne Oosthuizen, un jeune joueur qui a un potentiel énorme, tenait à souligner Pierre Mignoni après la rencontre. C’est bien de signaler le travail de toute la deuxième ligne, Hendrick Roodt avait également besoin de faire une bonne performance. Avec eux en deuxième ligne… »
UN PACK DOMINATEUR
Devant et derrière eux justement, c’est tout le pack qui s’est montré dominateur, tant en conquête directe, touche et mêlée, que dans les rucks, où les Agenais ont convenu ne jamais avoir été autant dominés de la saison. L’autre entraîneur des avants lyonnais, Karim Ghezal, en charge plus spécifiquement de la touche, quand Sébastien Bruno s’occupait de la mêlée, a prouvé que le travail d’équipe à Lyon n’était pas un vain mot. D’ailleurs, après cette performance limite surréaliste d’une équipe à qui tout a réussi samedi soir, à l’image de ce qu’elle réalisait en début de saison, Pierre Mignoni semblait même soulagé d’être en vacances. « Le staff va se reposer un peu, nous sommes fatigués, concédait l’ancien Toulonnais. Mon staff donne tout depuis le début de saison. Nous avons eu des moments difficile, nous avons besoin de nous ressourcer. Je vais travailler aussi mais je vais partir… »
Les joueurs, eux, auront droit à neuf jours de vacances, crédit défini avant la large victoire, sans que le succès ne donne droit à du repos supplémentaire. « Pour une fois, j’ai été sage, je ne leur ai pas octroyés de jours supplémentaires, souriait Pierre Mignoni. Ils ont neuf jours de vacances, mais ils sont professionnels. Ils ont des programmes individualisés. À eux de bien se préparer. Il faudra être prêt pour recevoir Clermont et enchaîner un bloc de six matchs qui peut nous amener vers quelque chose fabuleux… »