SÉRIE À SUCCÈS, SUITE ET FAIM
LES CIEL ET BLANC ONT REMPORTÉ UN SEPTIÈME SUCCÈS CONSÉCUTIF CHEZ UN CONCURRENT DIRECT. UN NOUVEAU COUP DE FORCE POUR LES FRANCILIENS QUI PEUVENT S’APPUYER SUR TROIS SECTEURS ET POINTS CLÉS.
En l’espace d’un instant, l’espoir devint résignation pour les quelques 9 500 supporters castrais venus braver le froid. Sur le 146e plaquage administré par les Ciel et Blanc, les Tarnais échappaient la balle de match après une séquence de pilonnage au long cours. Une vingtaine de secondes plus tard, le coup de sifflet final scellait la septième victoire consécutive du Racing 92. Le dernier revers de la formation des Hauts-de-Seine remonte au 9 décembre à… Castres en Coupe d’Europe (16-13). « Cette défaite était restée en travers de la gorge car nous aurions dû l’emporter », se remémore Laurent Labit. Depuis, ses protégés ont retenu la leçon et ont dominé tous leurs adversaires grâce à trois points capitaux. Le premier a frustré Mathieu Babillot et ses partenaires samedi soir : leur rigueur défensive. « C’est un secteur fort depuis plusieurs saisons, ça s’est encore vérifié », félicite l’entraîneur des trois-quarts. Avec 91 % de réussite au plaquage, les Franciliens ont contenu les assauts adverses. Grâce au sérieux de leur organisation et de leur replacement, ils les ont aussi privés de solutions tactiques. « Ce n’était pas joli à voir mais c’était efficace », résume Teddy Iribaren.
« LES SÉRIES, C’EST JOLI MAIS… »
Le demi de mêlée apprécie à sa juste valeur un deuxième atout majeur de son équipe dans ses conquêtes successives : sa capacité à maîtriser les instants clés d’une partie. « Le groupe peut connaître des passages à la vide, généralement au coeur du match, mais il ne lâche jamais », souligne le maître à jouer. À la fin, le Racing l’emporte toujours. La preuve ? Sur cinq de ses sept récentes victoires, l’écart au tableau d’affichage n’a pas dépassé les cinq points. Régulièrement, le dénouement se joue avant tout à la maîtrise, à l’expérience, beaucoup, à la réussite, un peu. Mais le hasard n’existe pas dans ces moments-là. Le troisième axe fort du Racing 92 — le plus important — se ressent justement à ce niveau : la cohésion et la cohérence de son effectif. Samedi, sur un faux doublon mais un vrai handicap, elles sont apparues plus évidentes que jamais. « Il est possible de changer vingt-trois mecs sur la feuille de match, personne n’est inquiet, exagère à peine Teddy Iribaren. Je l’avais déjà dit dans la semaine mais notre groupe est homogène. » Les actes ont confirmé ses dires : « C’est une fierté pour un entraîneur de voir autant de profondeur dans ses rangs, poursuit Laurent Labit. Il est en qualité et quantité comme nous l’avions souhaité. » Dans le Tarn, les recrues ont tout particulièrement compté : à titre d’exemples, Donnacha Ryan a imposé son autorité dans le jeu au près, le nouveau venu Ole Avei a apporté son dynamisme et Teddy Iribaren a donné la leçon niveau stratégie. « Il est une des grandes satisfactions de la première partie de saison, loue son entraîneur. Si l’équipe entière a réalisé une grande performance, disons qu’il a été un peu audessus. » Sans pour autant briller de mille feux mais tout en contrôle. Comme un symbole de ce collectif sûr de son fait.
Les certitudes emmagasinées en cours de route et la belle embellie du moment permettent aux Ciel et Blanc d’envisager la suite avec un brin de sérénité en plus. « L’idée est d’essayer se mêler à la lutte pour la demi-finale directe avec Montpellier et La Rochelle. Si l’on peut s’éviter le barrage, ce serait plutôt bien. Quand on connaît la difficulté d’enchaîner les échéances au printemps… Pour le reste, les séries, c’est joli mais ce qui m’intéresse, c’est de gagner les derniers matchs de la saison. » À ce niveau, l’important reste la destination, pas le voyage.