LE COMBAT DE MÉLISSA
MÉLISSA SENTEX BLESSÉE, MEURTRIE, LA NÉRACAISE EST DEVENUE ENTRAÎNEUR. ÉCHAPPATOIRE D’UNE VIE BOULEVERSÉE.
Il n’était pas écrit que la jeune Mélissa Sentex, sportive et volontaire en UNSS, s’entiche un jour du rugby et de ses charmes. Il a suffi d’un prof d’EPS entraînant pour que la curiosité la pousse à découvrir les mystères du ballon ovale. Cela fait 16 ans, depuis les minimes, qu’elle arbore fièrement les couleurs de l’US Nérac. Le maillot numéro 10 était devenu une seconde peau, jusqu’à ce fatal 20 novembre 2016 et son accident du genou gauche. La parenthèse aurait dû ne durer que quelques mois mais le destin, cruel, en a décidé autrement. Son oeuvre maléfique il l’a accompli après l’opération sous la forme d’une algodystrophie aujourd’hui très handicapante. Mélissa est une battante mais la vie qui lui est imposée l’a fait beaucoup souffrir psychologiquement. Que deviendrait-elle sans le rugby ? Mélissa inspire profondément et souffle : « Ma position est compliquée, j’ai joué durant 15 ans et je me suis blessée. Je ne travaille pas, je ne peux plus rien faire et j’avais le moral en berne mais je n’avais pas envie de rester sur l’échec. En acceptant, à la demande des filles, d’entraîner, je peux rester au contact. C’est ce qui me motive parce que sans cela ce serait très difficile. »
LE RESPECT DES COÉQUIPIÈRES
Associée à Aurélie Couloumet et Xavier Barbosa, Mélissa Sentex s’est prise au jeu de l’entraînement en remerciant au passage le président de l’USN Guy Dufoir sans lequel le rugby féminin ne serait pas ce qu’il est à Nérac. « Au début nous nous sommes dits nous verrons, et finalement c’est génial. Nous avons de super résultats. Les filles s’investissent et l’amicale que nous avons créée en parallèle fonctionne très bien pour nos animations. » Du baume au coeur meurtri de la jeune femme de 29 ans. Après l’éducation technique des équipes de jeunes, le travail auprès des seniors a été une découverte que Mélissa apprécie au point d’envisager d’entraîner une équipe de garçons. « En seniors filles ce n’est pas le même affect que pour les jeunes, ce n’est pas la même vision du rugby mais rien ne serait possible sans le respect des joueuses qui ont été mes coéquipières. Elles adorent, mais il ne faut pas se voir championnes du monde, nous avons beaucoup de travail à accomplir sur notre jeu qui évolue vers le système des blocs. » Mélissa parle rugby, comme du soleil sur l’eau froide.