À L’ATTAQUE
C’EST LE «BEAUXIS DAY»
DIX ANS APRÈS SA PREMIÈRE SÉLECTION, LIONEL BEAUXIS RETROUVE UN XV DE FRANCE EN QUÊTE DE VICTOIRE...
En seulement deux semaines de préparation, fallait-il s’attendre à mieux contre l’Irlande ? Les Bleus ont paré au plus pressé, difficile de le leur reprocher. Surtout qu’ils ont cru à l’exploit : gagner sans montrer de palette offensive. Mais cette équipe de France ne cherche pas à séduire, elle veut surtout s’imposer. Après sept matchs consécutifs sans succès et quasiment quatre ans de disette en terres britanniques, cela serait bienvenue ; le résultat est la seule vérité qui compte. Tant pis pour la manière, Jacques Brunel l’a bien compris, lui qui a misé sur une défense de fer et une solidarité à toute épreuve pour préparer ce Tournoi des 6 Nations. Des bases solides et un jeu simplifié pour ne pas se perdre et répondre sur les fondamentaux de ce jeu, balayant d’un revers de main le jeu ambitieux mis en place par Guy Novès, qui avait fait de la France l’équipe la plus offensive du Tournoi, à défaut d’être efficace.
Le pari de la simplicité, du pragmatisme, aurait été gagnant sans l’échec de Belleau et sans l’exploit de Sexton qui concrétisa néanmoins la domination irlandaise (68% de possession et d’occupation), laissant des regrets sur le manque de clarté offensive, voire l’absence de volume du jeu tricolore. Jacques Brunel n’est pas homme à se renier : «Face à l’Irlande, il y a eu 44 ou 45 minutes de temps de jeu, dont seulement quatre ou cinq après les phases de conquêtes. Il y a donc quarante minutes de jeu ouvert. Estce qu’il faut passer beaucoup de temps sur les quatre minutes ou sur les quarante ? Moi je pense qu’il faut se concentrer sur les quarante... »
Si l’on traduit le langage gersois, le jeu doit laisser place à l’improvisation dans le cadre du collectif, et à l’utilisation des ballons de récupération qui ont fait défaut face à l’Irlande (n’était sur l’essai de Thomas). On peut légitimement les espérer plus nombreux, ce dimanche à Édimbourg. Les Bleus ont démontré qu’ils savent défendre, ils doivent maintenant se lâcher dans le secteur offensif pour espérer mieux que des courtes défaites. Cela implique plus de repères, de complémentarité, une lecture du jeu commune, des déplacements optimisés, notamment pour offrir des sorties de balles bien plus rapides que lors de la première journée du Tournoi. Certainement, la clé d’un succès en Ecosse.