Bien jouer n’est jamais surjouer
Frappés par la critique de leur rencontre presque exclusivement défensive, samedi dernier au Stade de France face à l’Irlande, les Bleus savent qu’il faudra évidement mieux faire, offensivement, pour triompher en Écosse. Il faudra des ballons, déjà, comme autant de munitions pour mettre à mal l’adversaire. Il faudra surtout bien les trier, pour mieux les utiliser. Le péril d’un lendemain de frustration serait de tout jouer. De trop jouer, jusqu’à surjouer et s’exposer aux contres, offrant des points faciles à l’adversaire. C’est sur cet aspect que la performance de la charnière Machenaud-Beauxis, expérimentée au milieu d’un XV de mômes, aura un rôle important à tenir.
Si le premier est reconnu pour ses qualités de défenseur et de buteur, c’est désormais sur sa capacité à peser sur les orientations de jeu françaises qu’il sera attendu. Maxime Machenaud doit endosser ce costume de patron qu’on promettait à Morgan Parra, il y a un mois, avant que le Clermontois ne se blesse.
C’est à lui, en priorité, qu’incombe de ralentir les ballons de piètre qualité, de sentir les dynamiques du match pour maintenir l’adversaire sous pression. Et donc d’accélérer le jeu pour faciliter les offensives de ses coéquipiers, dès lors que la défense écossaise sera en difficulté. Il lui faudra enfin cette touche de culot, de provocation et d’initiative qui lui font encore défaut.
À ses côtés, Beauxis revient au premier plan après six années d’absence. Son expérience pour trier les ballons doit soulager sa ligne d’attaque, qui ne devra profiter que des meilleurs munitions pour briller. Pour le reste? La longueur du jeu au pied de Beauxis est une arme sans équivalent, en France, pour inverser les situations de pression négative. Tout cela, c’est la théorie. À voir pour la pratique...