Enfin, des espaces ?

Après un premier match cadenassé, la France va-t-elle enfin avoir quelques ballons à se mettre sous la dent et, par là même, quelques espaces à exploiter ? On peut le croire, au regard du profil de l’adversaire. Si les Irish évoluent dans un rugby tactique, programmé et axé sur les zones de combat, les Écossais sont plus enclins à rechercher un rugby de mouvement général, d’espaces et d’adaptation. Quitte à s’exposer et subir des contres, comme ils l’ont douloureusement expérimenté la semaine dernière au pays de Galles.

Pour en profiter à leur tour, les Bleus devront retrouver un de leurs points forts de l’ère Novès : la capacité à se transmettre le ballon devant la défense mais surtout dans la défense.

Si le dernier Tournoi des 6 Nations (2017) avait montré une chose, c’est que la France est capable de jouer debout : avec 13,4 passes après contact par match, en moyenne sur la compétition, les Bleus étaient les plus productifs d’Europe dans ce secteur. Ce qui engendrait une deuxième statistique positive : 11,4 franchissements par match, également le ratio le plus élevé de la compétition en 2017. C’est la finition qui péchait alors, et la capacité à convertir ces actions brillantes en points.

Pour cette édition 2018, on espère évidemment que ce problème de finition sera vite réglé. On peut aussi croire que cette qualité de mains perdure, malgré la perte de confiance qui habite les rangs bleus. Pour s’en assurer, Brunel et son staff pourront s’appuyer sur quelques joueurs taillés pour plus de déplacement et du jeu à la main. Blessé la semaine dernière, Geoffrey Doumayrou retrouvera au centre la place qui lui était destinée. Avec la mission d’apporter de la fluidité dans le jeu de ligne. Idem concernant Virimi Vakatawa, dont l’expérience à 7 est un plus dans ce registre. Au centre, Rémi Lamerat est en recherche constante du fameux « off-load ». Avec un déchet certes persistant, qu’il faudra bien finir par gommer pour bonifier son travail dans la défense.