Garder le rideau de fer

Trois mois après la débandade collective de la tournée de novembre, le XV de France a retrouvé une âme pour l’ouverture du Tournoi. La preuve ? Les Bleus n’ont concédé ni franchissement ni essai à un adversaire intrinsèquement supérieur et nettement dominateur dans la possession. Le premier effet Brunel. Le seul pour le moment : « J’ai aimé cette abnégation, témoigne Guilhem Guirado. Il y a eu des moments de doute mais personne n’a lâché. C’est une bonne base pour l’avenir. » En un seul match, deux nouveaux records ont été établis : les 253 plaquages totalisés effacent des tablettes les 250 du pays de Galles face à l’Irlande, en 2015. Avec 31 interventions, Guilhem Guirado a de son côté rejoint Luke Charteris au sommet de ce classement honorifique ; la meilleure marque tricolore, établie par Serge Betsen, remontant en 2002. Les chiffres démontrent la cohésion et la combativité d’un groupe, en manque de repères, de certitudes, d’inspiration, certes mais pas de détermination quand il a fallu repousser les assauts irlandais, ou batailler au sol. Yacouba Camara veut y trouver une raison d’espérer : « Si nous arrivons à garder ce rideau de fer et cette solidité, l’équipe de France sera dure à prendre. » Le deuxième match, à Murrayfield, va mettre à rude épreuve le coeur et les poumons des Tricolores. « Les Écossais seront peutêtre un peu moins précis dans la conduite de leur jeu que les Irlandais mais ils ont des joueurs fantasques qui sont davantage capables de casser la ligne. » annonce Guilhem Guirado. Cette opposition se révélera à coup sûr très instructive quant au véritable caractère des Bleus de l’ère Brunel. Le capitaine en attend beaucoup : « Nous allons voir comment réagit ce groupe dans l’adversité. »