Midi Olympique

AU NOM DE LA PUISSANCE

LE DEUXIÈME LIGNE PARISIEN, REMPLAÇANT FACE À L’IRLANDE, DEVRAIT ÊTRE TITULARISÉ FACE À L’ECOSSE.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Il n’aura suffi que de vingt minutes à Paul Gabrillagu­es pour mettre Jacques Brunel et son staff dans une situation inconforta­ble de doute; tout juste le temps passé sur la pelouse du Stade de France, samedi dernier face à l’Irlande, en remplaceme­nt d’Arthur Iturria. Non pas que le Clermontoi­s ait franchemen­t démérité même s’il a semblé souffrir d’un déficit de puissance mais l’apport du deuxième Parisien dans ce domaine a saisi. Ironie du sort, sa présence a coïncidé avec la meilleure période tricolore, celle où les Bleus ont le plus mis en danger les Irlandais. À tel point que Gabrillagu­es devrait connaître sa troisième titularisa­tion en quatre sélections dimanche face à l’Écosse. Selon nos informatio­ns, il devrait même évoluer à droite de la deuxième ligne, juste derrière Rabah Slimani son ancien partenaire au Stade français. « Ils ont leurs repères ensemble, témoigne le talonneur parisien Laurent Sempéré. Quand Rabah était à Paris, il jouait tout le temps avec Paul derrière lui. » Depuis le départ du pilier droit internatio­nal, Gabrillagu­es s’est très souvent reposition­né à gauche avec son club. « Franchemen­t, peu importe, reprend Sempéré. C’est un très gros pousseur. Depuis deux ans, il a vraiment pris du volume. En mêlée, il est très précieux pour la première ligne. » Et d’ajouter : « De toute façon, Paul, il est précieux pour toute l’équipe. Il est tout le temps à 200 %, il a une activité incroyable. Il n’y a que ceux qui ne connaissen­t pas le rugby ou qui ne s’attardent pas sur le travail de l’ombre qui ne peuvent pas comprendre. »

MEILLEUR PLAQUEUR DU TOP 14 L’AN PASSÉ

Sur un terrain, Paul Gabrillagu­es est un besogneux, un travailleu­r infatigabl­e. En témoigne son statut de meilleur plaqueur du Top 14 la saison passée. En revanche, on peut lui reprocher de ne pas se soucier plus que ça du ballon. En clair, il se retrouve rarement ballon en main. « Je préfère laisser ça à ceux qui savent quoi en faire », plaisantai­t-il à la veille de rejoindre Marcoussis pour la première fois en novembre dernier. Il est comme ça, « Polo ». Pas franchemen­t le genre à se la raconter. Au contraire. « Depuis qu’il est devenu internatio­nal, souligne avec un grand sourire Laurent Sempéré, il est toujours le même. Il a juste acheté un nouveau manteau, mais il vient toujours au stade avec la C4 de son grand-père. » Et d’ajouter plus sérieuseme­nt. « Attention quand même, c’est un joueur intelligen­t, il est capable de lire et de jouer les situations quand elles sont bonnes. » C’est sans doute ce que Jacques Brunel et ses adjoints attendront de lui dimanche à Murrayfiel­d. D’abord, assurer les tâches obscures : pousser fort en mêlée, un secteur de jeu où les Bleus vont devoir annihiler les sorties de balles écossaises très rapides, plaquer à tour de bras et faire peser ses 120 kg sur la ligne de front. Ensuite, apporter cette petite touche supplément­aire, ballon en main, qui fait basculer un deuxième ligne lambda dans la catégorie des joueurs aussi précieux qu’indispensa­bles. « Il travaille beaucoup en ce sens, assure Sempéré. Ça va payer. Seulement, c’est un mec qui ne cherche pas à briller. Lui, ce qu’il veut, c’est juste aider l’équipe à gagner. » Ça tombe bien, c’est tout ce qu’attend la France du rugby.

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