Midi Olympique

CE QU’IL PEUT APPORTER

QU’ATTENDRE DU DEMI D’OUVERTURE DU LOU, EX-ESPOIR DÉCHU, RAPPELÉ À 32 ANS POUR SAUVER LA PATRIE SIX LONGUES SAISONS APRÈS SA DERNIÈRE SÉLECTION ? ÉLÉMENTS DE RÉPONSE, ICI…

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Un retour en arrière, qu’ils disent ? Du point de vue « politique de sélection », du moins, c’est une évidence. Difficile en effet de justifier que l’on maîtrise totalement la situation lorsqu’on débute une compétitio­n avec deux ouvreurs de 19 et 20 ans pour, à la première défaite venue, se rabattre sur un vieux routier du Top 14, qui fut le partenaire en sélection de trois de ses actuels entraîneur­s (Bruno, Bonnaire et Elissalde)… C’est pourtant la réalité, Beauxis a été rappelé pour épauler Belleau et relancer les Bleus. Le paradoxe, dans l’histoire ? C’est que, si on le compare à la référence du moment Jonathan Sexton, Lionel Beauxis n’est pas un ancêtre. Plutôt même son cadet, de trois mois et demi ! Reste que la comparaiso­n de leurs destinées est un assez bon exemple de la manière dont le XV de France « grille » systématiq­uement tous ses ouvreurs depuis une bonne quinzaine d’années. En effet, en 2006, lors de la Coupe du monde des moins de 21 ans remportée par les Bleuets, personne n’aurait misé un kopek sur Sexton, éliminé au premier tour avec l’Irlande et devenu au fil de la compétitio­n remplaçant d’un certain Kieran Hallett (aujourd’hui entraîneur de Plymouth, en National 1 anglaise…), sachant que Beauxis était élu meilleur joueur de la compétitio­n après avoir inscrit tous les points français en finale face à l’Afrique du Sud… Le Bigourdan a d’ailleurs effectué ses débuts internatio­naux dans la foulée, le 3 février 2007, tandis que Sexton dut attendre trois ans de plus, à savoir le mois de novembre 2009. La différence ? Ce dernier a été maintenu en poste malgré les aléas de ses performanc­es (qui peut jurer que s’il avait été Français, le Sexton du Racing aurait conservé sa place en équipe nationale ?), tandis que Beauxis, envoyé au front sans jamais avoir été confronté au préalable à l’échec, sombra dans le néant après ses premières contre-performanc­es. Au point, même, de se voir doublé par François TrinhDuc et David Skrela pour le Mondial 2011, puis par Frédéric Michalak et Rémi Talès en 2015, sans oublier les intermèdes Jules Plisson, Jean-Marc Doussain, et on en passe…

Sexton fait aujourd’hui figure de référence avec ses 659 points en 75 sélections, tandis que Beauxis semble revenir d’outre-tombe avec ses 125 points en 20 sélections ; sa dernière remonte à six ans en arrière. Difficile donc de s’étonner de voir l’Irlandais, en totale confiance, réaliser à SaintDenis ce qu’aucun ouvreur Français n’a pas réussi depuis des lustres…

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