Les incertitudes
La profondeur de son positionnement
Ouvreur naturellement porté sur le jeu au pied, Lionel Beauxis présentait à ses débuts en Bleu le défaut d’évoluer très loin de la ligne d’avantage au moment d’attaquer. Un travers que le travail fourni en club auprès de Jean-Baptiste Elissalde, Vincent Etcheto et désormais Pierre Mignoni a permis d’effacer en partie. Reste que le naturel peut revenir au galop, qui plus est au niveau international où l’espace-temps est plus réduit qu’en Top 14, et pourrait inciter Beauxis à se donner une marge de manoeuvre de quelques mètres supplémentaires. Un écueil qu’il s’agira d’éviter, sous peine de bien trop faciliter le travail de la défense écossaise ! Voilà pourquoi l’identité du demi de mêlée qui lui sera associé aura son importance. Car si Beauxis est aussi à l’aise avec Lyon, c’est parce qu’il dispose avec Baptiste Couilloud d’un demi de mêlée qui pèse sur les défenses, les obligeant à monter moins vite. Voilà pourquoi Maxime Machenaud sera également attendu au tournant, qui a déçu ballon en main samedi dernier, en se contentant d’éjecter. À moins que Jacques Brunel ne tente un coup de poker avec Serin, ou pourquoi pas Couilloud sur le banc ? Toutes les pistes sont ouvertes...
Sa défense sur l’homme
En plus de dix ans de carrière professionnelle, jamais la défense de Lionel Beauxis n’a été ouvertement décriée. L’ouvreur du Lou n’est certes pas un assassin au plaquage, mais sait pourtant efficacement garder sa zone, sans avoir payé un lourd tribut aux blessures et autres commotions. Plaqueur efficace, qui fait tomber sans fioritures, Beauxis sera pourtant inévitablement visé par les lancements de jeu écossais. À ce sujet, le fait de ne plus avoir évolué au plus haut niveau depuis six ans peut-il s’avérer préjudiciable, notamment en termes de réflexe ? Il s’agit là d’une des inconnues de la rencontre, que ses toutes premières minutes passées sur le terrain devraient permettre de lever.
Son leadership
À ses débuts en Bleu, son sobriquet de « Bernardo » était assez explicite quant à l’influence de Lionel Beauxis sur ses partenaires. Sauf qu’aujourd’hui, le Bigourdan est le joueur le plus âgé du groupe France et doit forcément assumer sa part de leadership à un poste crucial, lui qui assure d’ores et déjà avoir franchi un cap. « Il y a eu une prise de maturité lors de ces dix saisons dans le Top 14. Aller aussi vers les autres joueurs, c’est surtout du travail personnel. Je suis plus ouvert qu’avant. » Assez toutefois pour improviser un rôle de lieutenant pour Guilhem Guirado, sur le terrain et en dehors ?