Midi Olympique

« IL DOUTAIT DE LUI »

L’ANCIEN NUMÉRO 8 DE L’UBB A COUVÉ LA MONTÉE EN PUISSANCE DE SON CADET, DONT LE POTENTIEL A TOUJOURS IMPRESSION­NÉ...

- Par Jérôme PRÉVÔT

Matthew Clarkin ancien numéro 8 néo-zélandais de l’UBB a assisté de près à l’éclosion de Marco Tauleigne, son cadet de douze ans. Il l’a vu débuter en Top 14 en avril 2015, et en Challenge européen dès octobre 2013. Ils ont donc été coéquipier­s pendant trois saisons à Bordeaux. « La première fois que je l’ai vu, c’était avec les espoirs. Il traversait le terrain, on aurait dit un homme au milieu de gamins, c’est quand même bon signe. » L’ancien bordelais ironise : « Quand il est arrivé, je lui ai fait un peu la musique comme on dit, pour garder du temps de jeu car je savais qu’il allait me piquer ma place. Mais la dernière année, c’est tout juste si je ne faisais pas exprès de me blesser pour le voir jouer. Je voyais bien quel était son potentiel. » Clarkin est définitif : « Marco Tauleigne est un joueur hybride. Il a le profil du numéro 8 moderne. Il a pour lui la puissance, le talent, l’adresse gestuelle, mais aussi la lecture du jeu. C’est très important et ça lui donne à mon avis, une petite longueur d’avance sur Louis Picamoles qui est très fort, c’est vrai, en puissance pure. » Évidemment, Tauleigne était encore brut de décoffrage quand il enfila pour la première fois le maillot de l’UBB. « Pour lui, le défi consistait à exister et à peser sur le jeu pendant 80 minutes. Il avait des progrès à faire. Ce n’était pas uniquement une question de perte de poids. C’était lié à un changement d’attitude. Il a découvert tout d’un coup ce que ça signifiait de s’entraîner comme un profession­nel. » Contrairem­ent à une image qui circule, ce débutant si doué ne se faisait pas remarquer par sa légèreté, ni par la moindre arrogance. « Au contraire, derrière les apparences, j’ai vu un garçon qui se posait trop de questions et qui doutait de ses qualités. Nous l’avons simplement persuadé de son potentiel. »

Sous l’autorité de Régis Sonnes à l’époque, et avec les conseils de son « grand frère » ou «papa», Matthew Clarkin, Marco Tauleigne a donc quitté le statut du gars qui se contente de transperce­r les jeunes défenses en fumant la pipe. « Je l’ai vu comprendre qu’il devait devenir une option sérieuse en touche. Puis, je l’ai vu devenir plus à l’aise dans le travail de repli en troisième rideau, comme un numéro 8 doit savoir le faire... » Sa palette s’est étoffée, même en défense, jusqu’à ce que son destin naturel s’accompliss­e.

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Photo M.O - B.G Le Bordelais Marco Tauleigne amène un profil plus puissant que Kévin Gourdon.

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