Midi Olympique

MONSIEUR 97 POUR CENT

LES FRANÇAIS DE GUIRADO DEVRONT ENCORE SE FADER LE CADET DE LA FRATRIE GRAY, COMBATTANT HORS PAIR, CHASSEUR DE STATISTIQU­ES IMPITOYABL­E.

- Par Jérôme PRÉVÔT

A-t-il gâché un ballon d’essai en tout début de match ? Où a-t-il été victime d’une excellente défense du Gallois Rhys Patchell ? Jonny Gray, le deuxième ligne de Glasgow a peut-être eu le ballon du match entre les mains samedi dernier à Cardiff quand il oublia des partenaire­s à sa gauche sur la ligne des 22 pour tenter sa chance en solo. Il lui manqua un peu de vitesse pour aller au bout. L’issue du match en aurait peut-être été changée. On n’en voudra pas au deuxième ligne des Glasgow Warriors qui a surpris tout le monde en décembre dernier quand il annonça la prolongati­on de son contrat avec sa franchise. On l’annonçait partant, courtisé par les clubs français et anglais, et on sait maintenant que l’offre la plus pressante vint de Bristol, riche leader de la D2 anglaise. Quatre ans et demi après sa première sélection (novembre 2013), le joueur a su bâtir sa propre légende. Il n’est plus depuis longtemps le simple petit frère de Richie Gray, le deuxième ligne du Stade toulousain qui passait déjà, à ses débuts en 2011, pour un phénomène. Sur le terrain, leur influence est désormais aussi prégnante. Richie est plus aérien, Jonny plus combattant, préposé au labeur dans ce qu’il a de plus rude.

SÉPARÉ DE SON FRANGIN

Dimanche, le cadet sera encore tout seul à représente­r la famille puisque son frangin souffre toujours d’un mollet et n’a plus fréquenté la sélection depuis mars 2017. « Je suis totalement dégoûté pour lui… C’est un super gars et c’est toujours bien de l’avoir avec nous, de s’entraîner avec lui et de profiter de ses idées. Heureuseme­nt, il nous reste le téléphone. Il est toujours disponible pour échanger sur différents sujets. Il connaît beaucoup de choses et il nous en fera profiter dès qu’il

reviendra. Oui, il me manque. » En attendant le retour du duo, Jonny tâchera de maintenir le niveau de ses statistiqu­es affolantes. Les chiffres Opta, calculés que depuis ses débuts profession­nels, révèlent 1 433 plaquages pour seulement 30 manqués ; cela fait 97 % de réussite. Un chiffre implacable et largement diffusé, même s’il faut nuancer ce genre de bilan. Dans un rugby de rentre-dedans, un deuxième ligne pourra toujours présenter des stats de maréchal. Pour apprécier le travail de Jonny, rien de tel, enfin, que le respect de ses adversaire­s. On le rassure, là aussi les clignotant­s sont au vert.

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