Midi Olympique

Money time dans le Nord

- Par Guillaume CYPRIEN

La défaite des Arrageois contre Gennevilli­ers a fait de ce derby du Nord contre Marcqen-Baroeul un passage obligé vers leur maintien de plus en plus hypothétiq­ue. Arrivé à ce point du championna­t, les Arrageois ne pourront espérer dépasser Plaisir qu’à la faveur de trois succès lors de leurs trois prochaines sorties. Le déplacemen­t à Marcq, le duel à la maison contre Plaisir, et la visite à Domont, les nordistes devront traverser cette période en vainqueurs, ou se résoudre à cette relégation qui leur pend au nez depuis de nombreuses saisons. « Seraitelle une mauvaise chose ? s’interroge à ce sujet l’entraîneur

d’Arras, David Baville. Nous sommes depuis longtemps dans une dynamique de défaites qui atteint le moral. Se refaire la santé à l’étage du dessous, ce ne serait pas forcément une mauvaise chose. Mais bon, nous sommes engagés à fond dans notre saison, et tant que nous pourrons espérer rester en Fédérale 2, il va de soi que nous jouerons notre carte. » Et s’agissant d’un derby du Nord qui les opposera à la force montante de la région, il n’est pas forcément envisageab­le que la relégation soit prononcée à l’issue d’une défaite contre cet ennemi intime. Face à cet adversaire que les élus de la métropole et les caciques de la Fédération espèrent qu’il réussisse à reprendre la place laissée vacante par feu le LMR, l’envie de succès puise aussi dans une rivalité aiguisée à chaud au moment de l’intersaiso­n.

AVEC DEUX EXILÉS

Les relations entre Marcq-enBaroeul et Arras s’étaient drôlement refroidies quand une dizaine d’Arrageois avaient pris la décision de rejoindre Marcqen-Baroeul au mois de juin. Prenant à rebours ses textes protection­nistes, la fédération ne s’était pas opposée à cet exil massif. Philippe Caloni, l’entraîneur de Marcq-en-Baroeul, relativise cet épisode, en notant « que seulement trois joueurs jouent en première au final. Les gens ont davantage quitté Arras qu’ils nous ont rejoints ». Dimanche, puisque le demi de mêlée Kevin Miraval s’est cassé le nez contre Le Rheu, seuls Loïc Magnier et Nicolas Rollin joueront contre leurs anciens camarades. C’est peu ? Tous les joueurs se connaissen­t là-bas, et l’épisode avait créé du côté d’Arras un sentiment de favoritism­e, qui se greffe sur le passé révolu de cette équipe en survie. Depuis cinq ans, cette équipe se bat pour son maintien. Elle ne l’avait acquis la saison dernière qu’à la faveur de la refonte des championna­ts fédéraux. Dans le contexte actuel, Arras, c’est le passé, et Marcqen-Baroeul, c’est l’avenir. Il serait assez exaltant pour ceux qui sont devenus les parents pauvres, de se payer ce voisin nouveau riche vivant des projets que naguère Arras nourrissai­t à sa place, de renverser une évidence l’espace d’un moment, et puiser dans ce derby l’espoir infime d’un maintien. Peu probable, la chose reste possible.

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