Midi Olympique

« Nous sommes à notre niveau »

BERNARD LAPORTE - Président de la FFR DIMANCHE SOIR, LE PATRON DE LA FÉDÉRATION A BIEN VOULU ANALYSER L’ENTAME DES BLEUS DANS LE TOURNOI. IL PESTE CONTRE L’ABSENCE DE VICTOIRE.

- Propos recueillis par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Quel est votre sentiment après cette défaite ?

On perd ce match tout seul. Après quarante minutes d’un bon niveau, notre manque de maîtrise nous coûte cher. Nous avons retrouvé un véritable état d’esprit, une envie de produire, de gagner et de porter ce maillot bleu. C’est le minimum syndical mais cela ne suffit pas. À ce niveau, chaque faute de discipline et chaque erreur individuel­le se payent cash. Les gens rigolaient quand je clamais « pas de faute, pas de faute » mais, je le répète, c’est le minimum syndical si tu veux espérer remporter une rencontre internatio­nale. En face, c’était une belle équipe mais les Ecossais n’ont pas non plus été sensationn­els. Ce sont nos fautes qui les ont relancés. C’est dommage car une victoire aurait récompensé la quinzaine…

Est-ce que vous en voulez aux joueurs ?

Non. On sent que cette équipe fait ce qu’elle peut. C’est rageant mais nous sommes à notre niveau. L’équipe de France est constituée de joueurs qui ne sont pas toujours titulaires en club, ou qui ne sont pas les choix premiers de leurs entraîneur­s. Ces joueurs n’ont pas su tuer le match parce qu’ils n’ont pas l’habitude de jouer ce genre de rencontres à très haute intensité. Dans le « money time », ce sont des choses qui comptent et qui font toute la différence.

Vous l’avez dit, les Bleus ne jouent pas assez…

C’est pour cela que, ce soir (dimanche), je me dis une seule chose : je vais rester inflexible sur ma volonté de limiter le nombre d’étrangers en Top 14. Je tiens à saluer les discussion­s que j’ai en ce moment avec la Ligue nationale de rugby, elles sont constructi­ves et les choses vont dans le bon sens. Mais il faut aller plus loin et agrandir la base de joueurs sélectionn­ables.

Le remplaceme­nt de Guy Novès par Jacques Brunel n’a pas eu d’effet au niveau des résultats. Regrettezv­ous votre décision ?

Je ne suis pas d’accord avec cette vision. Et je n’ai aucun regret. Pourquoi ? Parce que l’état d’esprit au sein du groupe France n’est plus le même. Malgré la défaite concédée face à l’Irlande la semaine passée, malgré les conditions climatique­s qui ont perturbé la préparatio­n du match contre l’Eosse, les joueurs étaient contents d’aborder ce rendez-vous. Cela bosse bien aux entraîneme­nts et cela sourit. Personne ne se plaint. Jacques a impulsé un véritable changement. La sinistrose est terminée… D’ailleurs, mon discours dans le vestiaire a été volontaire­ment optimiste.

Vous l’êtes malgré les résultats ?

Oui, je le suis très franchemen­t. Et même en me projetant sur le très court terme.

Pourtant, le Tournoi est d’ores et déjà perdu. Et à part éviter la cuillère de bois face à l’Italie, le futur n’est pas reluisant..

Vous l’avez dit, il y a d’abord ce prochain match à gagner, face à l’Italie, à Marseille dans quinze jours. Et puis, tant que tu n’as pas joué l’Angleterre, le Tournoi n’est jamais fini. Un France-Angleterre, c’est toujours un match terribleme­nt excitant, un immense défi pour tous les joueurs. Nous ne sommes pas en mesure de tirer des plans sur la comète et nous allons simplement chercher à remporter le prochain match. Chaque chose en son temps…

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