Midi Olympique

ÉCROULÉS AU SOL

AUTEURS D’UNE BONNE PREMIÈRE PÉRIODE DANS LE JEU AU SOL, LES BLEUS ONT BAISSÉ EN INTENSITÉ APRÈS LA PAUSE DEVANT LE RYTHME IMPOSÉ PAR LES ÉCOSSAIS, JUSQU’À LAISSER CES DERNIERS REMPORTER LA GUERRE DES RUCKS. LAQUELLE A DÉBOUCHÉ SUR UNE TERRIBLE INDISCIPLI

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

L’avantage, avec Jean-Baptiste Elissalde, c’est que ce dernier ne s’embarrasse pas de langue de bois. Ainsi, la veille de la rencontre, l’entraîneur des trois-quarts tricolores ne s’était pas privé d’assumer la ligne directrice qu’allaient suivre ses joueurs sur la pelouse de Murrayfiel­d… « Greg Townsend est un entraîneur qui s’appuie sur les forces de ses joueurs et aime que ceux-ci mettent de la vitesse. Par rapport à cela, notre tâche sera de jouer à notre rythme, et de contraindr­e les Écossais à un jeu plus lent que ce qu’ils espèrent. » Un plan d’action qui visait, bien sûr, à imposer le point fort des Tricolores, à savoir la puissance, face à la vitesse de déplacemen­t du XV du Chardon. Ce qui passait bien entendu par la conquête, mais surtout une plus grande efficacité au niveau du jeu au sol, que ce soit avec ou sans le ballon. Un secteur où il s’agissait de rectifier le tir par rapport au dernier match face à l’Irlande, où le faible pourcentag­e de possession de balle avait marqué les esprits. Non seulement parce que les Français s’étaient montrés incapables de priver les Irlandais de munitions (160 ballons gagnés sur 164 rucks initiés par les Verts, soit un ratio hallucinan­t de 97 % de ballons conservés) que de se montrer efficaces sur leurs propres ballons. « Contre l’Irlande, nous avons recensé seulement 27 % de rucks rapides, ce qui explique en partie notre faible possession, analysait Elissalde. En multiplian­t le lent par le lent, on est souvent obligé de rendre des ballons au pied. C’est pour cela que face à l’Écosse, nos porteurs de balle ainsi que leurs soutiens devront se montrer plus cliniques sur leurs interventi­ons. »

CONTRE-RUCK SYMBOLIQUE

Le paradoxe ? C’est qu’on crut, un bon moment, que les Bleus allaient réussir à tenir cet objectif. Le temps de quarante minutes, en réalité… La première séquence et l’essai de Thomas donna ainsi le ton car, si la qualité de passe ne fut pas toujours au rendez-vous, les Bleus parvinrent au moins à s’appuyer sur des sorties rapides pour imposer 8 temps de jeu. Et le contest de Lauret, qui offrit en suivant le 10-0, conforta cette impression. Car si les Français ne se sont bien entendus pas montrés parfaits dans le jeu au sol, ceux-ci ont globalemen­t remporté le bras de fer en première période, à l’image de contests victorieux des Tauleigne, Camara, Vahaamahin­a et autres Doumayrou. Le seul bémol, pour tout dire ? Il résidait dans ce superbe contre-ruck initié par les Bleus sous leurs poteaux à la 12e, gâché par un pied maladroit qui rendit le ballon aux Écossais pour l’essai de Maitland. Un mauvais présage, que la suite des opérations allait confirmer…

En effet, jusqu’à preuve du contraire, un match dure 80 minutes. Les Écossais, bien conscients que les Bleus avaient laissé des plumes en première période, le savaient. Et les Bleus l’ont payé cash, laissant petit à petit, comme contre l’Irlande, l’initiative à leurs adversaire­s... Jusqu’à renouer avec le cercle vicieux de l’indiscipli­ne (12 pénalités concédées dont 8 en deuxième mi-temps), et perdre le fil de la rencontre dans les vingt dernières minutes. « Ce n’est pas forcément un problème physique, regrettait Jacques Brunel. Certaines erreurs ont été commises par des joueurs frais. En revanche, on peut dire que nous avons globalemen­t manqué de vigilance et de concentrat­ion. » En d’autres termes, signés Guilhem Guirado, « de patience et de discipline ». « Je crois que l’on a surtout été un peu bêtes, synthétisa­it le centre Geoffrey Domayrou. Nous avons voulu aller systématiq­uement au contest en deuxième période, alors qu’il aurait sûrement mieux valu se replacer en ligne, s’appliquer à bien défendre et attendre la bonne occasion, ou la faute adverse... » C’est ainsi que les contests gagnants de la première période se transformè­rent, par manque de plaquages offensifs, en grossières faute au sol traduites au score par Laidlaw. La messe était dite...

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 ?? Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany ?? Image du haut, sur le dernier maul tricolore, les Français laissent Toolis, le deuxième ligne écossais, entrer au coeur de l’édifice français. le match est perdu. Fautifs les Français, dans le jeu ausol, ils permirent aux Écossais de toujours rester au...
Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany Image du haut, sur le dernier maul tricolore, les Français laissent Toolis, le deuxième ligne écossais, entrer au coeur de l’édifice français. le match est perdu. Fautifs les Français, dans le jeu ausol, ils permirent aux Écossais de toujours rester au...

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