Midi Olympique

Les clés du match

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LA CONQUÊTE ENCORE DÉCEVANTE

On n’attendait pas, pour tout dire, que les Bleus ravagent le pack écossais. N’empêche que face à un pack privé de neuf joueurs, la performanc­e des avants tricolores s’est encore avérée plus proche du calibre d’un dixième mondial que d’un potentiel gros bras des Six Nations. Incapables d’imposer de doubles poussées en mêlée sur leurs propres introducti­ons, les Bleus se sont également avérés peu performant­s sur leurs ballons portés (notamment en toute fin de partie), lesquels se sont en outre vus mal exploités lorsque la ibération était propre, et la défense fixée (à l’image du jeu au pied de Serin directemen­t dans l’en-but à la 57e). Ajoutez à cela un ballon perdu en touche et une pénalité concédée en mêlée (contre Gomes Sa) qui fit mal au moral des Bleus en permettant au XV du Chardon d’égaliser à 26-26, et vous conviendre­z que le pack bleu fut très loin de porter l’estocade là où sa puissance et son poids semblaient lui conférer un avantage sur son adversaire.

DÉFENSE PRIS SUR LES BORDURES

L’exceptionn­elle performanc­e défensive et les 250 plaquages réalisés la semaine dernière ne devaient pas masquer une réalité : celle d’un jeu irlandais terribleme­nt monocorde et répétitif, cantonné autour des phases de ruck. Face à des Écossais aux systèmes beaucoup plus variés, la défense tricolore devait passer un tout autre test au niveau du déplacemen­t. Et celui-ci s’avéra révélateur, au vu des difficulté­s de replacemen­t du cinq de devant autour des zones de ruck, qui ont conduit ces derniers à se laisser « décrocher » ou à manquer quelques plaquages, à l’image de l’intervalle trouvé par Huw Jones sur son essai. Une tendance qui s’est renforcée en deuxième période, au point de voir les Écossais trouver systématiq­uement de l’avancée dans cette zone. Ce jeu d’usure provoquant l’agonie à petit feu d’un XV de France qui commença à se montrer moins agressif sur les plaquages, avant de carrément les manquer, et enfin de commettre des fautes. Comme contre l’Irlande, en somme...

ANIMATION OFFENSIVE ENFIN LA PASSE DE PLUS !

C’était dit, c’était écrit avant le match : face à une défense écossaise connue pour fonctionne­r en « rush », des espaces pouvaient se dessiner sur les extérieurs. À condition pour les avants tricolores de se montrer enfin capables de réaliser la fameuse « passe supplément­aire » pour trouver des espaces. Le deuxième essai de Teddy Thomas en fut ainsi un remarquabl­e exemple, après une récupérati­on de Palis et un premier balayage du terrain sur la largeur par les avants (mention spéciale à Vahaamahin­a et Slimani), avant un deuxième temps qui vit Guirado trouver Beauxis dans son dos. Tout sauf anecdotiqu­e bien sûr, puisque c’est bien cette passe qui offrit un temps d’avance à l’attaque française, bonifiée par de bonnes transmissi­ons de Lamerat, Doumayrou et Palis, avant la conclusion de Thomas. Dommage toutefois que le XV de France ne parvint pas à retrouver ces bonnes dispositio­ns en deuxième période…

COACHING LES SORTIES DE RUSSELL ET MACHENAUD

Le courant d’air infligé par Teddy Thomas dès la 3e minute eut-il pour effet de moucher définitive­ment Finn Russell ? Le fait est qu’après s’être fait déposer par son futur partenaire du Racing, le demi d’ouverture s’est perdu, au point d’alterner touches directes ou non trouvées, sans parler de choix offensifs loin dêtre toujours judicieux. De là à dire que sa sortie et son remplaceme­nt par Laidlaw fut un des tournants du match ? Très probableme­nt en partie, puisque les Écossais remirent à cet instant la main sur le ballon pour ne plus le lâcher… De même, côté tricolore, la sortie sur blessure de Maxime Machenaud s’avéra certaineme­nt préjudicia­ble, ne serait-ce que de par son emprise sur les avants et sa défense, sans parler d’un jeu au pied qui sut mettre les ailiers écossais en difficulté. Des symboles, en somme, des solutions que sut trouver Greg Townsend par son coaching, face aux insuffisan­ces du banc français.

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