Ombres et lumière
HORMIS TEDDY THOMAS DONT LA FULGURANCE A ENCORE ÉGAYÉ LA PRESTATION DES BLEUS, PEU DE TROIS-QUARTS ONT CONVAINCU. DEVANT, CAMARA, LAURET, ITURRIA ET VAHAAMAHINA ONT ÉTÉ AU NIVEAU. LE BANC A ÉTÉ FANTOMATIQUE.
15. Geoffrey PALIS : TIMORÉ
L’arrière a réalisé une entame prometteuse avec des interventions tranchantes et une belle longueur de jeu au pied. Mais il n’a pas confirmé sur la durée. Son dégagement raté, alors qu’un avantage pour en-avant écossais avait été signalé, a coûté cher : sur la relance, les Écossais ont fini par inscrire leur deuxième essai. Dans les airs, il a globalement répondu présent mais il n’a pas créé de décalage balle en main (un seul défenseur battu). Sur les deux premiers matchs, le Castrais ne s’est pas montré sous son meilleur jour et n’a pas saisi l’opportunité de s’installer.
14. Teddy THOMAS : DÉTONANT
Le Racingman possède vraiment un truc en plus. Il a commencé par inscrire un essai copié-collé de celui marqué contre l’Irlande en débordant Finn Russell puis en crochetant Stuart Hogg dès la 3e minute. Il a de nouveau frappé en bout de ligne après un petit par-dessus savamment ajusté. En attaque, il a souvent fait étalage de sa justesse technique et a été dangereux sur chacune de ses prises de balle (deux franchissements, trois défenseurs battus). Un bémol : son positionnement sur le premier essai a fait défaut.
13. Rémi LAMERAT : IMPRODUCTIF
Le Clermontois s’est encore montré très généreux dans l’effort, comme l’attestent ses onze plaquages, meilleur total des lignes arrière. Mais son investissement extrême a trop souvent nui à sa lucidité comme sur plusieurs montées défensives ayant ouvert la porte aux attaquants adverses ou sur des passes après contact hasardeuses. Le sentiment reste mitigé.
12. Geoffrey DOUMAYROU : MITIGÉ
Le Rochelais était attendu au tournant. Il a essayé d’amener du liant dans le jeu de trois-quarts mais a parfois été imprécis dans ses transmissions. En défense, il a répondu présent avec des plaquages offensifs et un grattage précieux ayant ramené une pénalité (22e). Bien servi par Rémi Lamerat, il a percé la défense écossaise après le repos, pour le seul temps fort tricolore de la seconde période. Son choix de jouer rapidement un coup-franc dans ses 22 mètres s’est révélé inopportun car il a mis les Bleus en difficulté (67e).
11. Virimi VAKATAWA : TRANSPARENT
L’ailier n’a rien réussi au cours des quarante premières minutes : il est apparu empâté et nonchalant sur chacune de ses actions, qu’elles soient offensives ou défensives. En deuxième période, on l’a vu davantage investi, principalement sur des charges au près. Le Racingman est loin de confirmer tous les espoirs placés en lui. Quel dommage ! En neuf minutes, Benjamin Fall n’a pas apporté. Sa seule passe a été ratée.
10. Lionel BEAUXIS : DÉROUTANT
On aurait aimé crier au génie, louer la lucidité dans la gestion du jeu ou s’émerveiller à chacune des ses 14000 chistera mais, il faut reconnaître, la mort dans l’âme, que l’on a eu droit à tout avec Lionel. Des choix parfois inspirés comme ses deux retours intérieur qui permettent de mettre une joyeuse pagaille dans la défense écossaise et aboutissent au premier essai de Teddy Thomas, mais des actions défensives souvent hasardeuses, hésitantes voire inutiles. On peut lui reprocher de ne pas avoir utilisé du jeu au pied court derrière le premier rideau écossais monté sur des rails... Toujours la crainte de Hogg ! Sa cagade du jour est arrivée à la 64e, où sur un coup de pied tiède de Laidlaw, il commet un en-avant. Il se fait également contrer à deux reprises. Enfin, comme Machenaud, il fut incapable de permettre au Bleus de souffler après chaque période de domination irrémédiablement suivie d’une période d’euphorie galloise. Remplacé par Belleau à la 70e. Le jeune ouvreur est entré au plus fort de la période de doute tricolore, sans effet.
9. Maxime MACHENAUD : EFFICACE
On lui avait reproché, sur le match de l’Irlande une certaine lenteur sur les sorties de balle, il a corrigé ce défaut même si sa première combinaison avec Tauleigne notamment a bafouillé. Semblant plutôt à l’aise dans la communication avec Lionel Beauxis, la vitesse du jeu dans le désordre français en première mi-temps doit beaucoup à leur entente. Responsable de la gestion du jeu au pied, il a, sans doute, un peu abusé des coups de pied dans la boîte au détriment d’un jeu au pied plus long que Lionel Beauxis aurait pu assumer. La peur de voir Hogg revenir à toute vitesse expliquant certainement ce choix. C’est le reproche que l’on peut faire à la charnière française de manière plus générale, son incapacité à poser la domination française en première mi-temps. Dommage quand on a dans son jeu deux armes dont les jeux au pied doivent plus peser. Il laisse sa place à Baptiste Serin, à la mi-temps, blessé à l’épaule. Il n’a pas trouvé la clé du jeu français. Il précipite un jeu au pied après un maul tricolore efficace (53e), prend une énorme pression écossaise et met en difficulté Beauxis par une passe trop basse. Sur le coup, les avants étaient aux abonnés absents pour protéger leur charnière. Enfin, il coûtera deux pénalités aux Bleus.
7. Yacouba CAMARA : HYPERACTIF
Plus encore que son coéquipier Wenceslas Lauret, il fit une entrée en matière très efficace en défense, résolu, comme tous les Tricolores, à ne pas lâcher l’étreinte sur les écossais. Ses montées très offensives génèrent les adversaires du moins en première mi-temps. Il servit également d’accélérateur de mouvement dans les actions françaises un peu décousues qui aboutirent aux deux essais de Teddy Thomas. Il se fait sanctionner à deux reprises pour un ballon gardé au sol après un départ au ras (28e) et sur un ballon écossais (75e) où il tarde à sortir de la zone de plaquage qui coûtera une pénalité aux Français.
8. Marco TAULEIGNE : DISCRET
Clairement en deçà de ses capacités de perforateur. Il réceptionne ses deux premiers renvois en prenant déjà la pression adverse. Il poursuit sur une action française, par une passe dans le vide. Il se rattrape sur une action à plusieurs temps de jeu par une double intervention à l’intérieur de Beauxis et par un bon contest avant sa sortie à la 57e. Picamoles a, lui, rapidement enclenché la marche avant, mais sans pour autant endosser le costard de franchisseur même s’il a couru deux fois plus que son prédécesseur au final.
6. Wenceslas LAURET : GRATTEUR
Le flanker tricolore a commencé la rencontre pied au plancher. Toujours très actif en défense, il fut plus en vue balle en main. Visiblement plus à l’aise dans les mouvements français que dans des lancements stricts, il a été une courroie de transmission précieuse. Plaqueur mais aussi gratteur, il permet notamment de récupérer un ballon à la 14e. Plus à la peine en deuxième période dans un défense désorganisée et sur le reculoir, il se fait «coffrer» un ballon précieux à la 78e sur un maul tricolore décisif mais mal structuré par le deuxième ligne Toolis.
5. Sébastien VAHAAMAHINA : COMBATIF
Le Clermontois a été très actif, et a apporté sa puissance dans l’axe et en défense puisqu’il termine meilleur plaqueur de son équipe ex aequo avec Guirado en cumulant 14 plaquages. Il détruit aussi un maul sur pénaltouche écossaise dangereuse à la 12ème minute. Il manque le plaquage qu’aurait dû faire Beauxis pour empêcher Huw Jones de marquer le deuxième essai écossais (34e). Remplacé par Gabrillagues à la 70ème minute, qui n’a pas eu le temps de faire grand chose hormis deux plaquages.
4. Arthur ITURRIA : GÉNÉREUX
L’autre Clermontois a réalisé une prestation mitigée selon le secteur observé : très bonne dans les airs comme en touche ou sur les renvois, mais aussi décevante dans celui de la discipline. Iturria a offert des points faciles aux Ecossais en commettant ces fautes (parfois grossières, comme quand il plaque un Ecossais sans ballon à la 47eme) dans le camp des Bleus. A son crédit, le deuxième ligne a signé un contre importantissime en touche à la 37ème minute à quelques mètres de la ligne bleue, alors que les Écossais sont revenus à trois points, et a gratté quelques ballons.
3. Rabah SLIMANI : PARADOXAL
Il a d’emblée dominé le gaucher écossais qui fut pénalisé. Ensuite, il s’est signalé par quelques plaquages qui ont arrêté net les Écossais, notamment en première mi-temps. Il a aussi participé au jeu de ligne, à l’image de ses deux passes en position de trois-quarts à la 26ème. Problème, Slimani a aussi connu beaucoup de déchet en défense, avec quatre plaquages manqués. A corriger donc... Il fut remplacé par Gomes Sa à la 57eme minute. A l’image du reste du banc, le pilier francilien n’a pas apporté l’énergie escomptée, et n’a pas su endiguer la marée écossaise.
2. Guilhem GUIRADO : ÉGAL À LUI-MÊME
Avec 14 plaquages, le capitaine tricolore a encore montré l’exemple dans le combat. Bien que sonné dès la 6ème minute, le Toulonnais a encore été de tous les combats et plutôt précis dans ses lancers malgré un contre écossais toujours menaçant. Il fut remplacé par Pélissié à la 75ème minute, qui effectua une charge, et assura un lancer facile très important sur le premier bloc dans les 22 mètres écossais. Un maul conclu par une faute française.
1. Jefferson POIROT : NEUTRE
Poirot s’est illustré en première mi-temps par quelques charges au ras ainsi qu’une belle activité en défense avec neuf interventions et aucun échec. S’isole et commet un en-avant à la 25ème. Il fut remplacé par Ben Arous à la 57eme qui s’est montré très décevant par son indiscipline, tant dans le jeu au sol qu’en mêlée fermée. Deux fautes commises coup sur coup que ont ramené les Ecossais à égalité 26-26. Il a bien tenté de se rattraper en démontant un maul écossais à la 67ème, mais il gâche ensuite une possession française dans le camp écossais.