AZÉMA JUGE SES HOMMES
RECONDUIT EN ECOSSE MALGRÉ UNE PREMIÈRE SORTIE DÉCEVANTE FACE À L’IRLANDE, L’ATTELAGE CLERMONTOIS ITURRIA-VAHAAMAHINA A LIVRÉ UNE COPIE DE BIEN MEILLEURE FACTURE. PERFECTIBLE, CERTES, MAIS QUI A CONTRIBUÉ À MAINTENIR LES BLEUS EN TÊTE PENDANT SOIXANTE-DIX
Toujours difficile de sortir des satisfactions d’une rencontre perdue, surtout dans le lourd contexte actuel du XV de France. Après une performance décevante en Irlande, on retiendra toutefois une bien meilleure tenue de la deuxième ligne clermontoise des Bleus, composée d’Arthur Iturria et Sébastien Vahaamahina. « Sur l’engagement, ils ont répondu présent, c’est une certitude, juge leur entraîneur en club, Franck Azéma. Avec beaucoup de déplacements et de lutte dans les zones de ruck. Avec aussi de l’excès dans ce secteur, notamment en ce qui concerne Arthur ». Il y a dix jours face à l’Irlande, c’est Vahaamahina qui s’était vu épinglé dans ce secteur de la discipline (3 pénalités concédées). « On sent qu’il a fait du tri dans la semaine, dans son jeu. Le combat au sol, c’est un fil du rasoir ente l’engagement et la faute. C’est un équilibre fragile, surtout au niveau international où tout va plus vite. Cette fois, il est resté du bon côté de la ligne, il a été beaucoup plus propre. Pour autant, je ne trouve pas qu’il ait moins combattu ».
ITURRIA PÉNALISÉ DEUX FOIS
Dans ce secteur, le bilan est cette fois moins flatteur pour le plus jeune des deux Clermontois. Iturria a pourtant été (très) en vue dans le jeu courant, dans un match plus dynamique que celui face à l’Irlande et dans lequel il a semblé plus à son aise. « On sent qu’il trouve des automatismes et surtout, qu’il se libère. Dans la défense, son travail de mains a plusieurs fois été intéressant et permis de créer du doute dans la défense. Avec un peu plus d’espace, il a aussi pu travailler un peu plus sur les appuis, en sortant d’une logique purement frontale. C’est un registre que je lui connais à Clermont, dans lequel il est intéressant et que j’ai pu retrouver sur ce match, en Écosse ».
La copie est rehaussée d’un ballon volé en touche, en première période en premier bloc de saut. Elle est toutefois polluée par deux pénalités concédées, dont une qui coûte trois points à son équipe. Sur ce point, Azéma livre une analyse en deux temps. « Il y a une part d’expérience qu’il doit encore acquérir à ce niveau de jeu, où la vitesse augmente. Cet écart avec le Top 14 fait qu’il s’est retrouvé plusieurs fois pris à la faute ». L’entraîneur clermontois extrapôle alors vers un autre sujet, directement lié : l’arbitrage. « Je ne taperai pas sur l’arbitre (l’Irlandais John Lacey, N.D.L.R.), d’autant que je l’ai trouvé cohérent et même bon. Je regrette cependant l’écart avec l’arbitrage de notre Top 14, moins homogène. Le haut niveau exige une immense précision dans tous les secteurs. Ce n’est pas toujours le cas dans notre championnat, et nos joueurs prennent de mauvaises habitudes qu’ils paient cher quand ils montent à l’étage supérieur. C’est pour cela que je réclame le professionnalisme pour nos arbitres. Pas pour les critiquer mais pour leur donner tous les moyens du haut niveau. Et, du coup, aider notre rugby. »