Midi Olympique

« Je ne dois pas rendre ce ballon »

S’IL S’ÉVERTUE À SOULIGNER LES PROGRÈS FRANÇAIS DANS LE SECTEUR OFFENSIF, IL RETIENT AUSSI SON JEU AU PIED MAL NÉGOCIÉ EN PREMIÈRE MI-TEMPS QUI COÛTE CHER.

- Propos recueillis par Jérémy FADAT, envoyé spécial jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Comment expliquez-vous le délitement observé en deuxième mitemps ?

Je ne sais pas, c’est dur à expliquer. L’équipe a commis beaucoup plus de fautes après la pause, que ce soit sur le plan de l’indiscipli­ne ou celui technique. Il y a eu un peu d’affolement aussi, ce qui nous a empêchés de sortir de la pression, et a permis aux Écossais de s’installer chez nous, de tenir le ballon et d’accélérer le jeu. Puis, à force de défendre, on a fini par prendre des points.

La sortie de Maxime Machenaud a-t-elle été lourde de conséquenc­es ?

Non, je ne pense pas. Ce n’est pas le fait d’un homme mais d’un collectif qui a été un ton en dessous en deuxième mi-temps. On sentait les Écossais plus joueurs pendant que la France subissait.

Mais peut-être que Machenaud faisait office de patron avant de devoir laisser sa place…

Je ne crois pas trop que ce soit l’explicatio­n. Quand on n’a pas le ballon et quand on ne fait que défendre, tout devient plus difficile.

Justement, le manque de confiance perceptibl­e dans cette équipe de France pèse-t-il dans les moments durs ?

Oui, dans ces instants-là, ce n’est pas juste la perte de confiance mais, quand on se retrouve à beaucoup défendre, ça use et on n’a pas su retrouver la maîtrise du jeu. Je ne sais pas si c’est mental mais les faits de jeu ont entraîné de la crispation chez nous. Le problème n’est pas physique car, dans le désordre, la France s’est montrée aussi à l’aise que l’Écosse.

Ressentez-vous de l’abattement ?

Non. Le résultat n’est pas bon, c’est sûr. C’est dommage de perdre encore mais tout n’est pas à jeter non plus. Il y a eu de beaux mouvements, une volonté de jouer mais aussi trop de points offerts à l’adversaire. C’est ce qui fait mal.

Parlez-vous du secteur offensif quand vous évoquez des progrès ?

Absolument. En première période, et contrairem­ent à ce qui a pu être dit, on a vu que l’équipe de France était capable de réaliser de belles actions, de trouver des espaces sur les extérieurs et de scorer. Il faut se servir de ça pour maintenant effectuer des matchs complets.

On parle aussi d’exploits personnels de Teddy Thomas sur les deux essais français…

Il réalise peut-être deux exploits, ce qui nous fait du bien, mais après des séquences sur lesquelles nous avons le ballon, nous sommes dans le camp adverse et nous déplaçons le jeu. C’est ce que nous n’étions pas parvenus à faire une semaine auparavant, même si les conditions n’étaient pas les mêmes. Donc si Teddy a réussi ces coupslà, c’est aussi qu’il a été bien placé pour le faire.

À titre personnel, votre jeu au pied mal inspiré a conduit au premier essai adverse…

Oui, sur ce turnover, je tape car je crois que l’arbitre va revenir à l’avantage. Mais soit je dois trouver la touche, soit je ne dois pas leur rendre ce ballon de relance.

De manière générale, comment jugez-vous votre performanc­e ?

Je suis surtout déçu de ce ballon mal négocié qui fait mal à l’équipe. Après la pause, j’ai eu moins de munitions, donc c’était assez dur.

Un peu d’impuissanc­e donc ?

Disons que le fait d’avoir moins de ballons m’a mis, en deuxième mi-temps, dans une situation comparable à celle du match face à l’Irlande, à savoir moins d’espace à exploiter et beaucoup plus de travail défensif.

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