LE BANC DES ACCUSÉS
LA PRESTATION INABOUTIE DES JOUEURS VENUS DU BANC EXPLIQUE EN GRANDE PARTIE LA DÉFAITE DE CE DIMANCHE À MURRAYFIELD
Coaching inutile, handicapant même. Au fur et à mesure que Jacques Brunel effectuait des substitutions, le XV de France perdait de plus en plus le fil de la rencontre. Cela a débuté avec le remplacement de Maxime Machenaud par Baptiste Serin à la pause, sur blessure. Le Bordelais propulsé buteur (avec un deux sur deux au pied), n’a pas éclairé le jeu. Au contraire, très brouillon dans ses sorties et gestions de balles il a même poussé Beauxis à la faute. Au final, on s’est demandé si la blessure du numéro 9 du Racing n’avait pas sonné le glas des espoirs de victoire de la France. Offensivement Serin n’a rien apporté. Tout comme Benjamin Fall, pourtant étincelant en Top 14, auteur d’une rentrée transparente. À l’inverse, on a trop vu Eddy Ben Arous qui a pris le relai de Jefferson Poirot. Par deux fois, l’arbitre irlandais John Lacey le sanctionnait pour des fautes dans les phases de grattage.
En mêlée aussi, il a souffert de la comparaison avec le titulaire. Tant et si bien qu’il n’a pas justifié le choix de Jacques Brunel de renvoyer en tribunes Dany Priso après une dernière demi-heure face à l’Irlande satisfaisante.
AUCUNE PLUS-VALUE
Que dire de Belleau qui, en 2018, semble avoir perdu toutes ses qualités entrevues en 2017 ? Et l’on peut égrener le nom de chacun des entrants, aucun n’a véritablement apporté une plus-value. Le sélectionneur Jacques Brunel reconnaissait à demi-mots, après coup. « Je ne veux pas parler de joueurs en particulier. Mais c’est évidemment au moment où les remplaçants sont entrés que la bascule s’est faite dans cette rencontre. Il faut que je revois exactement le déroulé du match. Mais j’espérais mieux d’eux, oui. » Il n’en dira pas plus, mais au regard du coaching des Écossais, les Français se sont trompés. Si la France a utilisé toutes ses munitions, le sélectionneur écossais n’a procédé qu’à quatre changements, tous tactiques, avec l’entrée déterminante du troisième ligne David Denton qui met en échec à lui tout seul sur la dernière action Camara et… Picamoles. Tout est dit. Nul doute que lorsqu’il va convoquer son groupe pour l’Italie, le « sorcier » Gersois ne va pas rappeler tous ses remplaçants de ce dimanche. Après deux défaites, il va devoir ouvrir son groupe et on peut, sans se tromper, annoncer que les huit joueurs du banc de ce dimanche vont être jugés coupables. La sentence pourrait être irrémédiable.