« Le banc a fait pencher la balance »
IL SALUE LA BELLE RÉACTION DES SIENS, FRUIT D’UN REVIREMENT STRATÉGIQUE EFFECTUÉ À LA PAUSE DANS LE SILLAGE DE SES LEADERS.
Quel est votre sentiment, au sujet de cette victoire à l’arraché ?
Perdre une deuxième fois aurait été très décevant, pour ne pas dire dévastateur, après les espoirs nés de notre tournée de novembre. Mais nous avons su trouver les ressources pour rebondir. Pas seulement d’une semaine à l’autre, mais au sein d’un même match, car en première mi-temps la partie semblait mal embarquée. L’influence de nos leaders a été déterminante. Derrière John Barclay, des joueurs se sont levés comme Ryan Wilson et surtout Greig Laidlaw, qui nous ont aidé à garder confiance et ont eu une grosse influence sur la fin du match.
Votre coaching s’est avéré déterminant à un quart d’heure de la fin du match…
Les joueurs qui sont sortis du banc nous ont bien aidé, oui. Ils ont apporté leur énergie et ont fait pencher la balance. Au niveau du coaching, rien n’était prévu. Nous essayons juste de garder notre esprit ouvert pour effectuer les bons choix. Il nous semblait cohérent de faire retarder un peu l’entrée de David Denton au vu de la performance de John Barclay, tout comme il nous a semblé logique de faire entrer en jeu Ali Price à la place de Finn Russell qui n’était pas dans un grand jour, et de déplacer Greig Laidlaw à l’ouverture. Il n’avait quasiment aucune préparation avec nous à ce poste, mais ce n’était pas grave. Il jouait tellement juste et butait tellement bien qu’il fallait absolument le laisser sur le terrain.
Quel changement stratégique avez-vous opéré à la mi-temps ?
Les Français nous semblaient en place sur les extérieurs. Je pense que la première période, jouée sur un tempo assez élevé, a fatigué les organismes des deux équipes. Nous sommes passés à un jeu plus direct en deuxième période, qui nous a souri parce que nos porteurs de balle se sont montrés efficaces, peut-être aussi parce que les Bleus ont commencé à baisser de pied. À ce jeu, il n’y a pas qu’une manière de faire tourner son score. Parfois, pour gagner, le jeu consiste à occuper avec efficacité les 22 mètres adverses et pousser l’adversaire à la faute. Les Bleus n’ont pas qu’une défense redoutable, puisqu’on les a vus capables de marquer deux beaux essais. Mais ils sont bien en place, et franchir leur ligne s’avérait très difficile. En revanche, ils ont commis des fautes, et nous avons su les exploiter pendant ces vingt fantastiques dernières minutes de la rencontre. La manière dont nous avons défendu les derniers mauls m’a également ravi. C’est le signe d’un état d’esprit à toute épreuve.