« Rattraper notre retard ! »
IL DRESSE LES BESOINS DU COMITÉ DE BRETAGNE EN MATIÈRE DE FORMATION.
Le comité de Bretagne est le seul de France dans lequel une équipe joue en Top 8, et derrière laquelle rien n’a poussé au presque. Seul le rassemblement du pays de Brest joue en Fédérale 2. On compte à peine six cents licenciées sur la région. Pourquoi ? Et quels ont les difficultés que vous rencontrez ?
La plus grande de nos difficultés est la médiatisation du Top 14. Les parents des jeunes filles ne veulent pas forcément qu’elle pratiquent une discipline d’où il ressort une certaine violence. Nous devons faire de la pédagogie pour rectifier cette image. Mais nous avons effectivement pris beaucoup de retard dans l’accompagnement de la pratique, c’est indéniable. Ceci dit, les choses avancent un peu tout de même. Sur le département du Finistère auquel je suis rattaché, nous n’avions que quinze licenciées il y a cinq ans. Elles sont deux cents aujourd’hui. C’est une évolution timide, mais nous travaillons à une accélération du phénomène. Nous voulons rattraper notre retard.
De quelle manière ?
Avec Vincent Brehonnet, l’entraîneur de Rennes, et Philippe Lansade, le responsable du pôle de Rennes, nous avons élaboré un projet de développement du rugby féminin breton que nous avons posé sur la table de notre président au début du mois de janvier. Au niveau de la formation, derrière le pôle espoir de Rennes, il n’y a plus rien. Nous voulons créer des sections sportives UNSS dans chaque département. Dans le Finistère, au lycée Kerichen, où existe déjà une section masculine, une section féminine sera opérationnelle à la rentrée. Au niveau des Seniors, nous devons créer des niveaux différents pour que chaque licenciée puisse jouer selon ses qualités propres. Vous avez raison de noter que derrière Rennes, il n’y a rien jusqu’à la Fédérale 2. Le club de Brest doit vite monter, et un autre club doit lui succéder en Fédérale 2.
C’est un gros travail de fond. Êtes-vous optimiste sur les délais d’application de ce plan de développement ?
Je suis optimiste parce que notre formation fonctionne quand elle s’exerce. La réussite rennaise est connue. J’y rajoute celle de nos jeunes filles de Brest. Nos moins de 15 ans avaient terminé la saison dernière à la quatrième place de la finale nationale de rugby à VII développement à Mimizan. Nous savons former. Si nous généralisons notre action, nous obtiendrons des résultats. Ce que nous avons su construite en peu de temps dans le Finistère, qui est devenu le premier département breton en terme de contingent, nous pouvons le faire sur toute la Bretagne.