Midi Olympique

RECULER POUR MIEUX JOUER

POUR AVOIR REFUSER DE GARDER SA PLACE SUR TAPIS VERT EN FÉDÉRALE 3 EN FIN DE SAISON DERNIÈRE, EYMEUX NE DEVRAIT PAS POUVOIR JOUER LES PHASES FINALES. SES DIRIGEANTS ONT FAIT APPEL.

- Par Sébastien FIATTE

Tous les clubs, ou presque, rêvent d’aller plus haut, de gagner le prochain match pour monter de divisions ou décrocher un bouclier, ou au moins de ne pas descendre d’une division. La réforme des championna­ts a fait beaucoup d’heureux au printemps dernier, sauf un. Dernier de sa poule (une victoire, deux matchs nuls), Eymeux a refusé d’être maintenus administra­tivement en Fédérale 3 et a demandé à ce que sois appliqué la règle sportive pour évoluer cette saison en Honneur. « Nous l’avons fait à la demande des joueurs, rappelle le président, Thierry Bollomey. Nous avons été solidaires. Sur la durée, nous n’avons pas le niveau ni les structures pour évoluer en Fédérale 3. L’objectif était que le club n’explose pas. »

Le retour en Honneur est victorieux. Avant le match en retard à La Voulte dimanche prochain, Eymeux pointe au troisième rang de sa poule, au deuxième rang en DrômeArdèc­he, derrière Le Teil. Malgré ce bon classement, l’équipe n’est pas sûr de pouvoir se qualifier, pour des questions administra­tives. Pour avoir demander à descendre, elle sera sûrement quoiqu’il arrive priver de monter en Fédérale 3, au cas échéant - « Ce n’est pas le but », souffle l’un des entraîneur­s, Yoann Patouillar­d. Ce qui la chagrinera­it vraiment serait de ne pas disputer de phases finales, si elle obtient le droit d’y participer sportiveme­nt. « Dans certains comités, des clubs qui sont descendus ont le droit de les disputer, plaide le président. En Drôme-Ardèche, nos adversaire­s et amis ne semblent pas le vouloir. Nous avons fait appel. Les courriers sont partis. Nous attendons la décision de la commission des règlements. » Le résultat pourrait être cocasse. Eymeux risque, paradoxale­ment, d’être condamné et puni pour avoir simplement demandé l’applicatio­n du règlement sportif. « Quand on est derniers, on descend, rappelle justement Yoann Patouillar­d. Nous avons commencé la saison dernière avec des règles qui ont changé en cours de route. »

À MOYEN ET LONG TERME

Dans tous les cas, ils n’en feront pas une maladie. Habitués à naviguer entre le haut de tableau de l’Honneur et le bas du classement de Fédérale 3 quand il parvient à s’y hisser, ils remettront leur ouvrage sur le métier. Comme ils le font avec les jeunes. Car Eymeux voit à moyen et long terme. Fort de 250 licenciés, pour un village de 1 000 habitants, cernés de camps retranchés rugybstiqu­es (Romans à 12 km, SaintJean-en-Royans à 16 km, Saint-Marcellin à 15 km), le club aligne une équipe junior Philiponea­u (34 joueurs) et une équipe cadette Teulière B (28 joueurs), respective­ment première et deuxième de leur poule, avec une seule défaite. « Pour la pérennité du club, c’était mieux de descendre et d’intégrer les juniors à un niveau Honneur, explique Yoann Patouillar­d. Nous avons du mal à recruter. Alors nous devons former des jeunes. » Cela n’empêche pas le club de subir, comme beaucoup d’autres la baisse ressentie dans d’autres catégories. Et de réfléchir à s’associer avec ses voisins, Saint-Marcellin et Saint-Jean-en-Royans. « Des clubs avec lesquels nous portons les mêmes valeurs de terroirs et de territoire­s. »

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Photo DR À l’image de l’équipe réserve, Eymeux retrouve du plaisir en Honneur après avoir refusé d’être maintenu sur tapis vert en Fédérale 3.

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