Midi Olympique

Terry, si tu reviens…

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L’idée de ce billet nous est venue, voici plus d’un mois, un soir de janvier où Terry Bouhraoua est apparu sur la pelouse de Montpellie­r pour le dernier quart d’heure. Et cette réflexion quasi-mécanique : « Il devient quoi ? » Le demi de mêlée du Stade français faisait seulement sa troisième apparition de la saison en Top 14 (jamais titulaire). Même pas 80 minutes disputées et à peine une heure de jeu en Challenge Cup. Voilà pour le bilan. Appelez ça un échec, un bide, un flop… C’est surtout le sentiment de gâchis qui prévaut. Un an et demi auparavant, Bouhraoua avait terminé meilleur marqueur du tournoi olympique de VII à Rio. La saison passée, au milieu d’une équipe en reconstruc­tion, le capitaine des Bleus avait illuminé le circuit internatio­nal, s’imposant une nouvelle fois comme l’un des joueurs les plus performant­s au monde dans sa discipline. Et puis ? L’histoire avait tout pour être belle. Si on la romance un brin, on dirait même que le génial Bouhraoua avait enfin choisi de retourner à ses premiers amours : le XV et le Stade français. Un conte de fées qui a rapidement viré à la comédie dramatique. Relégué quatrième choix dans la hiérarchie des demis de mêlée parisiens, le mec est devenu invisible. Lui qui brillait à Dubaï, Singapour ou Vegas. Lui érigé, au fil du temps, en symbole de la conquête du VII français. Une conquête toute relative, on en conviendra, quand on sait les maigres moyens alloués, en France, à la discipline. N’empêche, premier joueur sous contrat fédéral, leader, buteur et catalyseur de toute génération, Bouhraoua était un modèle du genre. Un gars dont les appuis, la vista et la vitesse faisaient des ravages. Alors, personne ne lui reprochera d’avoir tenté le coup. Pendant ce temps-là, orphelin de Vakatawa et Bouhraoua, le VII français se rebâtit.

Encore une fois. Pour mieux végéter, toujours, dans la « deuxième division » internatio­nale. Alors, au risque d’être taxé d’excès d’utopie, si on mettait fin à cette incongruit­é… Et si on n’attendait pas 2019 pour préparer les JO de Tokyo l’année suivante ? Il paraît qu’il y a une Coupe du monde à San Francisco l’été prochain et on se dit que le soldat Bouhraoua y serait bien plus utile que dans les tribunes de Jean-Bouin…

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