NE PAS MANQUER LE DERNIER TRAIN
LES BORDELAIS JOUERONT QUASIMENT LEUR DERNIÈRE CHANCE POUR ACCROCHER LE TOP 6. POURRONT-ILS SURMONTER LA PONCTION DU XV DE FRANCE ?
Les Bordelais ont encore les mathématiques pour eux. Ils sont neuvièmes mais ils peuvent encore prétendre à monter dans le wagon des barragistes, et puis… pourquoi le cacher ? Une défaite à domicile serait un passeport pour une fin de saison tristounette sans saveur particulière (même si la septième place peut-être qualificative, mais dans des conditions très hypothétiques).
Dans ces conditions, les cinq matchs à domicile qui restent au programme seront des sortes de barrages… pour rester barragiste. En plus, trois d’entre eux les opposeront à des concurrents directs, Castres, Toulouse et Pau. « Oui, dans notre position. On se sent le couteau sous la gorge. » résume Jeremy Davidson.
LE MÊME CLASSEMENT QU’EN 2017
Il faudra donc commencer par disposer du CO, une équipe qui était venue s’imposer à Chaban-Delmas la saison dernière, il y a un an presque jour pour jour, 29-17 (le 19 février). Une défaite sans bavure qui avait hâté la crise et le départ de Raphaël Ibanez (il sera limogé après le match suivant au Stade français). Le message ne passait plus entre lui et la majorité des joueurs. Il est frappant de constater qu’il ne reste presque plus personne du staff de l’UBB de l’époque. Ibanez, Ntamack et Brunel sont partis. Seul Joe Worsley, est encore là. Il nous a rappelé que le club du Tarn est toujours attendu avec un certain effroi en Gironde : « Castres, c’est une équipe qui nous a toujours posé des problèmes. Ils nous ont battus chez nous la saison dernière. On a fait une bonne mi-temps chez eux, mais après ils ont gagné la seconde mi-temps. On sait que c’est une équipe qui joue dur. Ils ont un beau jeu, ils jouent avec les avants. C’est une équipe capable de jouer partout. On sait que ce week-end va être un match compliqué. » On se souvient que l’année passée, on sentait venir ce revers tant 2017 avait mal commencé. On ne ressent pas les mêmes ondes négatives en 2018. Mais pourtant, l’UBB 2017 était déjà neuvième avant d’affronter le CO (mais on jouait alors la dix-huitième journée). Un an après, la position du club n’a donc pas vraiment évolué. Mais l’atmosphère y est moins délétère car l’équipe de Raphaël Ibanez était alors en chute libre, elle restait sur six matchs sans victoire. Le Bordeaux-Bègles de Rory Teague n’a pas connu ce genre de trou noir.
Mais les Girondins doivent composer avec un nouveau facteur : la ponction du XV de France. La saison dernière Guy Novès avait convoqué trois Bordelais pour le Tournoi : Serin, Goujon et Maynadier (Poirot était blessé). En 2018, ils sont cinq à avoir déjà porté le maillot bleu dans le Tournoi : Poirot, Pélissié, Tauleigne, Serin et Jalibert. A priori, seul Baptiste Serin sera en mesure de jouer dimanche. Et cette contribution à l’effort national est vécue comme une épreuve difficile à surmonter pour un club au budget encore trop éloigné de ceux des cadors. En novembre, sept Bordelais avaient été appelés en sélection : Poirot, Maynadier, Serin, Ducuing et Taofifenua avec les A, plus Tauleigne et Lesgourgues qui avaient affronté les All Blacks à Lyon dans un match non-officiel. Et les résultats s’en étaient ressentis, avec un effectif au complet, beaucoup estiment que les Bordelais auraient évité d’être tenus en échec par Brive : 27-27, le 25 novembre. Avec deux, voire trois points de plus, les Bordelais auraient pu piquer la sixième place à Castres dimanche soir en cas de victoire.
Voilà ce qui peut faire basculer une saison dans la grisaille, surtout quand des blessures vraiment mal venues surviennent, comme celles de Yann Lesgourgues et de Clément Maynadier. L’UBB s’est retrouvé en train de préparer ses matchs de Top 14 sans ses deux premiers choix au talonnage et à la mêlée. Mais Maynadier est revenu plus tôt que prévu, au moins à l’entraînement, Serin pourrait aussi jouer les Zorro. Les Bordelais ont encore quelques atouts dans leur manche.