Midi Olympique

Beauvais sur son trente-et-un

- Par Guillaume CYPRIEN

Pour cette équipe de Beauvais, c’est là-bas que tout avait réellement commencé, à Chartres. Elle n’y avait pas pris une si grande claque (21-14), mais du contenu de cette défaite qui avait laissé à chacun un goût d’inachevé, avait éclos ce leitmotiv qui fait depuis sa réussite : « ne plus jamais jouer petit bras ». « Oui, on s’était promis après ce déplacemen­t de ne plus jamais perdre de cette façon, raconte le co-entraîneur JeanPierre Lalloz. Nous n’avions rien fait du tout. Nous avons des moyens de produire un autre rugby et d’y prendre goût. Depuis Chartres, nous le faisons, ou tentons de le

faire. » Et plutôt bien. Par ce rugby offensif qu’ils tentent de mettre en place, les deux nouveaux responsabl­es Esteban Devich et Jean-Pierre Lalloz, ont hissé Beauvais au côté de Bobigny à la poursuite de la première place de Rennes. Ce n’est pas exactement une surprise. Le recrutemen­t de onze joueurs majeurs, sous la conduite de l’ancien responsabl­e de Cognac, devait forcément produire ses effets. Mais puisqu’on trouve au coeur de cette équipe l’éclosion du jeune troisième ligne centre Pierre-Marie Shaoune, vingt ans et pur produit du club, qui est devenu un taulier, il est possible de constater à travers lui la progressio­n globale de cette formation renouvelée.

MERCUZOT : « ON JOUE GROS »

Le pic de forme de cette équipe de Beauvais avait été enregistré à la fin de la phase aller, au moment où elle s’était imposée contre

Rennes. Mettant un terme à l’invincibil­ité des Bretons, elle avait intégré de facto le groupe des promus potentiels. On avait compté deux mille personnes pour ce rendez-vous contre le leader invaincu sur le grand stade Dechazeaux. Depuis, elle a tenu son rang, mais contre adversaire­s - Plaisir, Marcq-en-Baroeul, Gennevilli­ers - qui naviguaien­t en dessous d’elle. Avec la venue de Chartres, Beauvais entame sa partie de championna­t plus dangereuse, qui peut confirmer - ou pas - sa montée en puissance. Elle trouvera face à elle un adversaire sous pression. « Si nous voulons partir en phase finale, nous devrons produire des performanc­e à l’extérieur. Faire un coup à Beauvais, ce serait parfait. J’estime que nous jouons gros là-bas

», a déclaré le manager chartrain Yann Mercuzot, pour qui cette sortie est un préambule au duel contre Le Rheu, que les Chartrains recevront la journée suivante. En quinze jours, cette formation de Chartres peut tout gagner, ou tout perdre…

Dimanche, elle se déplacera sans son demi de mêlée Quentin Galopin (adducteur) et son arrière Guillaume Franke (pubalgie). Mais elle a montré à Bobigny qu’elle traversait elle aussi une bonne période. Chez les relégués de la Fédérale 1, elle s’était maintenue dans les clous du succès jusqu’à cinq minutes du terme, avant d’exploser physiqueme­nt et de prendre trois essais en double infériorit­é numérique (37-21). Cette petite contrariét­é n’a pas effacé cette prestation remarquée. Contre elle, sur son terrain, devant son public, Beauvais va tester à balles réelles sa nouvelle notoriété.

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