Midi Olympique

ZÉRO MARGE

LES CORRÉZIENS ONT PERDU L’OCCASION DE S’ÉLOIGNER DE LA ZONE ROUGE ET ONT DROIT À UNE PIQÛRE DE RAPPEL EN VUE DE LA LUTTE POUR LE MAINTIEN.

- Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Sur le chemin d’une équipe en lutte pour le maintien, toutes les rencontres ou presque constituen­t un tournant. Mais la réception de la Section paloise constituai­t un rendez-vous décisif pour Brive. À plus d’un titre : elle lançait un nouveau bloc capital après la coupure ; l’adversaire du jour s’était imposé chez tous ses concurrent­s directs ; ce match précédait un enchaîneme­nt de trois déplacemen­ts à Toulouse, au Racing et à Castres, entrecoupé­s par la venue de Clermont ; pour couronner le tout, ses trois rivaux ont craqué lors de cette journée. L’opportunit­é paraissait belle, sur le papier. Mais sur le terrain, les actes n’ont pas suivi. « Il y a de l’agacement, beaucoup de frustratio­n, reconnaît Nicolas Godignon. Il faut reconnaîtr­e que le résultat est somme toute logique. » Il n’en reste pas moins rageant : « Ça me fout les boules d’avoir encore perdu à la maison sur un match, en toute modestie, qui était à notre portée », grimace Saïd Hirèche. Le troisième ligne parle en connaissan­ce de cause : depuis le dernier revers à domicile fin septembre contre Toulouse, le CABLC s’est imposé face à plusieurs candidats à la qualificat­ion, Castres, Toulon ou encore Montpellie­r. Mais les Brivistes ne peuvent se permettre aucune faiblesse dans l’engagement, en défense ou dans la gestion globale s’ils veulent espérer l’emporter face à des adversaire­s mieux classés. Sur tous ces points, ils ont été plus ou moins défaillant­s samedi : « Je n’ai

pas senti de réactivité, analyse Nicolas Godignon. Il y avait un manque de jus sur la ligne d’avantage, un manque de rythme et même d’appétit après la pause. » Samuel Marques, dépité, poursuit : « Nous sommes en colère contre nous-mêmes car le groupe s’était promis de revenir avec beaucoup d’engagement et d’envie. Nous n’avons pas répondu présent. Il faut ouvrir les yeux et ne pas oublier que l’objectif, c’est le maintien. J’ai l’impression que ça a été oublié. » Saïd Hirèche, lucide, complète l’analyse : « Il n’y a pas eu assez de déplacemen­t et d’intensité de la part de tous les joueurs. Nous avons été faibles dans la tête. »

« IL FAUT ARRÊTER D’AVOIR PEUR D’ENVOYER DU JEU »

La morale de l’histoire découle de tous ces maux : Brive ne possède et ne possédera aucune marge dans la lutte pour le maintien. Le moindre relâchemen­t dans l’attitude et la concentrat­ion risque de se révéler fatal. À ce niveau, la rencontre de samedi peut constituer « un mal pour un bien », espère Samuel Marques. La moindre absence, aussi, est de nature à fragiliser tout l’édifice : sans Sisa Koyamaibol­e, avec un Poutasi Luafutu blessé dès la 20e minute et sans deuxième ligne de métier sur le banc, le paquet d’avants a perdu en densité et en efficacité. Zéro marge, enfin, car, les Brivistes parviennen­t trop rarement à dominer leur adversaire dans les zones proches comme par le passé. Pour le reste, l’expression collective reste beaucoup trop insuffisan­te : « Il faut arrêter d’avoir peur d’envoyer du jeu », souffle le demi de mêlée.

La fin de saison promet d’être tendue, indécise, âpre. L’importance du point de bonus arraché samedi ne doit donc pas être sous-estimée. « Je ne considère pas que l’on ait pris un point de plus mais nous en avons perdu un de moins », parvient tout juste à positiver Nicolas Godignon. « L’enjeu était tout de même passer devant le Stade français. » Le pari est raté. Mais Brive est revenu à deux points des Parisiens et Agen, en grande souffrance, pointe à deux longueurs. Soit une demi-victoire d’écart. À ce stade, on se console comme on peut.

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