Midi Olympique

ADIEU LE TOP 6 ?

LES BORDELAIS SE SONT CONDAMNÉS À UNE FIN DE SAISON SANS GRANDE PASSION. IL LEUR A MANQUÉ UN POINT, C’EST TOUT ET C’EST BEAUCOUP.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

Le titre de cet article n’est pas tout à fait gravé dans le marbre puisqu’il reste neuf journées. Mais il faudrait un improbable scénario pour que la première défaite à domicile de l’UBB ne soit pas synonyme d’adieu à ses ambitions. Les Bordelais n’ont pas été capables de marquer d’essai sous la pluie de février malgré leur domination. Disons-le tout de suite, cet échec conserve une part de cruauté puisqu’il a tenu à une décision arbitrale. Et la pilule a eu du mal à passer. Maxime Lamothe a-t-il ou non marqué ? « À 19 ans, il jouait son premier match de Top 14. Je suis allé le voir en lui disant : dis-moi la vérité ! Qu’est ce qui s’est passé ? Il m’a assuré qu’il avait bien marqué. Certains ont vu quelque chose, une pâquerette ou une marguerite… Je trouve hallucinan­t quand une équipe domine autant, de ne pas accorder cet essai. Je sais qu’il n’y a pas que ça. Mais j’ai du mal à ne pas en parler… » Laurent Marti y est allé de son sens de la formule pour résumer ce bras de fer perdu par les Bordelais.

EN-AVANTS REGRETTABL­ES

Ceux-ci ont eu les cartes en main pour arracher la victoire, ils ont dominé la première mi-temps en prenant quatre ballons aux Castrais en touche, et par conséquent gagner la bataille de l’occupation et de la possession. Le jeu au pied des Serin, Hickey, Ducuing, fut de bonne qualité, il le fallait compte tenu de la météo. Mais il a manqué le petit éclair qui aurait tout changé. Cet éclair, les Castrais l’ont eu avec la percée royale de Tulou sur leur essai. Rory Teague pointa une faute de défense sur cette séquence. Il pointa du doigt aussi des fautes de main dans les 22 adverses. Peut-être pensait-il au match de Peni Ravai, le pilier fidjien, vraie révélation de la saison, si dynamique mais auteur de deux enavants regrettabl­es à notre pointage. Jandre Marais aussi lâcha un ballon chaud. Il a peut-être manqué un talent créatif supérieur à cette équipe, un Radradra ou un Tamanivalu qui seront là l’an prochain. Ou un Talebula tout simplement, encore absent de la feuille de match.

FINIR SANS PRESSION, UNE CURIOSITÉ

Dans le paddock de Chaban-Delmas, tout le monde y allait de son petit regret, la pénalité non tentée juste avant la pause, décision ouvertemen­t regrettée par Marti. Un homme pestait même contre Jacques Brunel « qui aurait pu libérer Pélissié aujourd’hui au lieu de nous laisser jouer ce match avec deux jeunes talonneurs. Quand on sait avec quelle classe Laurent Marti l’a libéré pour devenir sélectionn­eur… » Ceci dit, Dufour et Lamothe n’ont pas souffert de la comparaiso­n. Difficile de voir là la cause de la défaite. Difficile aussi de ne pas ressentir de la compassion pour Maxime Lamothe, privé du bonheur d’un essai pour ses débuts : « C’est difficile à dire, mais je pense que j’ai aplati » souffla-t-il d’un air contrit devant sa première forêt de micros dressée devant lui. Difficile aussi de ne pas regretter cette pénalité non tentée juste avant la pause, sous une telle pluie, chaque point compte double. Bordeaux a au moins gagné le droit de finir la saison sans pression… On ne sait trop où ça peut mener les joueurs, ça nous fera une curiosité…

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