COACHING (PRESQUE) GAGNANT
APRÈS UNE PREMIÈRE MI-TEMPS DÉCEVANTE (19-0), LES ROCHELAIS, PAR LA GRÂCE D’UN COACHING PERTINENT, ONT BIEN FAILLI SURPRENDRE LE RACING 92. MAIS LE RÉVEIL FUT TROP TARDIF.
Les Rochelais peuvent nourrir quelques regrets. Au lieu d’un zéro pointé, ils auraient bien pu décrocher, durant les arrêts de jeu de la rencontre, un match nul jusque-là totalement inespéré. Et pour cause. Les joueurs de Patrice Collazo et de Xavier Garbajosa n’ont pas franchement affiché leur meilleur visage durant les quarante premières minutes. On a même craint, durant un temps, que les Maritimes ne subissent une rouste, le Racing 92 décrochant un point de bonus offensif virtuel dès la 36e minute de la rencontre. Les Rochelais n’ont eu qu’une seule vraie séquence de jeu dans les 22 mètres adverses en première mi-temps. Une séquence conclue par une occasion d’essai… du Racing. Et pour cause. Sur la pénaltouche, les joueurs de Collazo perdaient le lancé, l’action se terminant par un touché en-but de Paul Jordan sous la menace de Louis Dupichot. Action symptomatique du visage inhabituel des Maritimes. Seulement, Patrice Collazo et Xavier Garbajosa avaient encore une fois bien préparé leur coup. Dans la perspective des prochains rendez-vous qui attendent leur équipe - Toulon à domicile, Clermont et Pau à l’extérieur et enfin Lyon à domicile, autant d’équipes qui visent une qualification pour la phase finale - le duo d’entraîneurs avait choisi de laisser quelques-uns des titulaires habituels sur le banc des remplaçants. Ainsi, les internationaux Dany Priso, Geoffray Doumayrou, de retour d’Édimbourg, se trouvaient avec Uini Atonio, Tawera Kerr-Barlow ou Levani Botia. Rien que ça. Un banc quatre étoiles susceptible de venir apporter un supplément de fraîcheur et de puissance le moment venu sur la pelouse de la U Arena.
BRIN DE CLAIRVOYANCE
Et c’est bien ce qui a failli se passer. Les entrées conjuguées, d’abord de la première ligne (50e) Priso-Bourgarit-Atonio, puis de Botia, Doumayrou ou encore du stratège néo-zélandais Kerr-Barlow ont permis aux Rochelais de remettre la main sur le ballon et d’enchaîner les temps de jeu. L’entrée de Brock James à la place de Ryan Lamb a également suggéré un brin de clairvoyance supplémentaire. Ou comment expliquer ce coup de pied à suivre millimétré dans le deuxième rideau, parfaitement dosé et récupéré par Paul Jordan pour le deuxième essai (19-12, 73e). « Ils avaient fait le choix de composer un gros banc, a souligné l’arrière du Racing 92 Louis Dupichot. Après notre première mi-temps, on savait qu’il nous fallait réaliser une bonne entame de deuxième mi-temps, de conserver le ballon. Malheureusement, on n’a pas su le faire. Leur banc nous a vraiment fait mal. » « La gestion de Kerr-Barlow et James à la charnière a vraiment changé la physionomie de la rencontre, a expliqué l’entraîneur des trois-quarts du Racing Laurent Labit. Et l’on savait que cette équipe, si elle avait la possession, nous poserait des problèmes. On s’est mis en difficulté en leur abandonnant le ballon durant la dernière demi-heure. » Las, Les Rochelais espéraient sans doute ne pas être autant distancés à la pause. « Quand on sait que nous étions venus pour gagner, a commenté Mathieu Tanguy, il y a de quoi être déçu et agacé. » Dont acte.