Midi Olympique

MÉTHODE ET MAÎTRISE

LA PUISSANCE ET LE PRAGMATISM­E DU LEADER LUI ONT PERMIS DE JUGULER LA DÉTERMINAT­ION OYONNAXIEN­NE POUR POURSUIVRE SON AVANCÉE.

- Par Jean-Pierre DUNAND

En inscrivant six essais, malgré la ténacité oyonnaxien­ne, en assurant une victoire bonifiée, la première de la saison en déplacemen­t, Montpellie­r a conforté sa place de leader. Ce n’est pourtant pas ce que retient en premier lieu Vern Cotter : « Le plus important était de valider notre précédente victoire à Clermont, dans le contexte d’un match de reprise qui n’a pas été parfait. Nous n’étions pas en place en mêlée, pas en place en défense et Oyonnax a su en profiter pour nous perforer à deux reprises. » Malgré ces imperfecti­ons soulignées par leur entraîneur, les Montpellié­rains ont parfaiteme­nt maitrisé leur sujet.Vern Cotter en convient, mais dans la nuance : « Cette équipe d’Oyonnax a des qualités. Il était important de bien gérer le match, de rester calmes. Je ne suis pas content de certaines choses, il y a des choix à améliorer, mais sur l’état d’esprit il n’y a rien à redire. C’est aujourd’hui un véritable atout.»

Méthodique­s, appliqués, les Héraultais ont su opposer leur puissance à la ténacité et à la fougue des Oyonnaxien­s. « Sur un terrain synthétiqu­e il est difficile d’arrêter une équipe qui parvient à se mettre dans l’avancée. Nous nous sommes parfaiteme­nt adaptés aux conditions du match en posant notre jeu, en étant patients aussi. »

Montpellie­r n’a pas que le statut d’un leader et même la blessure de Bismark Du Plessis, dès la première mêlée, n’a pas suffi à enrayer une mécanique bien en place, capable d’imposer son jeu en toutes circonstan­ces. « Ce n’était pas le jour idéal pour aller chercher les largeurs, mais quand nous en avons eu l’opportunit­é nous avons aussi su le faire », apprécie le technicien héraultais dont les propos trouvent en écho ceux de Kelian Galletier : « Les conditions étaient difficiles mais malgré cela nous avons su alterner les formes de jeu, enchainer les séquences. Sur une mêlée près de notre ligne, par manque de cohésion, nous encaissons un essai bête, mais globalemen­t on sent que cette équipe se construit autour de leaders de jeu. »

Appelé en équipe de France, le troisième ligne montpellié­rain se projette vers la suite de la saison de son club, avec des ambitions affirmées : « En confirmant notre victoire à Clermont, nous avons totalement assumé notre statut de leader, mais cette place de premier ne constitue pas une fin en soi. Etre leader ne fera pas de Montpellie­r un champion de France. Par contre c’est une position qu’il importe de défendre pour continuer à avancer et mettre toutes les chances de notre côté. La saison passée nous avions manqué une qualificat­ion directe pour un petit point, c’est une situation que nous ne voulons pas connaître à nouveau. »

En reprenant le championna­t là où ils l’avaient laissé, sur une victoire en déplacemen­t, les Montpellié­rains ont affirmé leurs ambitions, confirmé leur statut. Ils l’ont fait avec méthode et pragmatism­e en sachant concrétise­r chacun de leurs temps forts, en misant autant sur leur puissance collective que sur leurs qualités individuel­les. Les six essais qu’ils ont inscrits n’ont pas donné lieu à de grandes envolées mais même si ceux pointés du côté oyonnaxien par Ikpefan ou Seuteni apparurent plus construits, le constat est implacable. En rugby, la note esthétique n’a aucune valeur, seule compte l’efficacité, un domaine dans lequel Montpellie­r excelle.

 ?? Photo Jean-François Basset ?? Ruan Pienaar, l’ouvreur montpelliè­rain, auteur d’une prestation majuscule face à Oyonnax.
Photo Jean-François Basset Ruan Pienaar, l’ouvreur montpelliè­rain, auteur d’une prestation majuscule face à Oyonnax.

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