Midi Olympique

« NACHE », LE PSYCHOLOGU­E !

ARRIVÉ À L’USC EN NOVEMBRE EN QUALITÉ DE MANAGER, « NACHE » A TRANSFORMÉ UNE ÉQUIPE EXSANGUE EN MACHINE À GAGNER.

- Par David BOURNIQUEL

Ce n’est plus la même équipe ! Au bord de l’implosion et promise à la relégation en novembre, Carcassonn­e vient d’aligner face à Colomiers sa quatrième victoire consécutiv­e pour revenir à deux points de Dax, à deux points du maintien, à deux points d’une survie en Pro D2 inespérée il y a un trimestre à peine. Christian Labit, nommé manager à la toute fin du mois de novembre, a transcendé cette formation à la dérive pour en faire une machine à gagner : sur les dix matchs disputés depuis la prise de fonction de « Nache », l’USC en a remporté six, dont deux à l’extérieur (à Vannes et à Montauban), amassant 26 points sur les 50 possibles. Son bilan est, de loin, le meilleur des équipes du bas de classement puisqu’il faut remonter à la huitième place, tenue par Bayonne, pour trouver trace d’une formation ayant remporté quatre victoires sur ses cinq derniers matchs. Et même si l’ancien troisième ligne internatio­nal du Stade toulousain s’en défend (« Ce n’est pas moi le sorcier, ce sont les joueurs qu’il faut féliciter »), son emprise sur le groupe et sa méthode de travail ont bouleversé le quotidien de l’USC. Le technicien n’a pas hésité à lancer dans le grand bain des jeunes joueurs amoureux de leur club et de leur maillot, compensant leur manque d’expérience par une furieuse envie de bien faire. On pense au talonneur Maxime Castant ou aux deux piliers jumeaux Fabien et Florent Lorenzon, 20 ans à peine et le logo de l’USC chevillé au corps. L’ailier supersoniq­ue Benoît Lazzarotto en convient : « c’est un des grands mérites de Christian, il a su donner leur chance à des joueurs qui nous poussent, nous les anciens, à montrer l’exemple. Les mecs en question ont su saisir cette opportunit­é qui leur a été offerte et cela profite à tout le groupe. De toute façon, on n’avait plus rien à perdre… »

CARCASSONN­E NE CALCULE PLUS

« Plus rien à perdre », c’est bien sur cet état de condamné que « Nache » s’est appuyé lors de sa prise de fonction. Lazzarotto reprend : « Honnêtemen­t, il ne nous a pas appris le rugby. Il n’a rien révolution­né en termes de jeu, si ce n’est qu’il nous a enjoint à recentrer notre rugby sur des choses simples mais efficaces. Il a par contre beaucoup bossé sur l’aspect psychologi­que du groupe. Il nous a pris « au fond du seau » et il a su insuffler un vent de « positivism­e ». Christian nous a fait prendre conscience de la chance que nous avions de ne pas aller à l’usine, d’être des joueurs profession­nels et de vivre de notre passion. »

La semaine prochaine, Carcassonn­e ira à Bayonne avec une idée derrière la tête. Comme à Montauban il y a quinze jours, les Audois ne seront pas favoris sur les rives de la Nive. Mais la méthode Labit consiste aussi à ne jamais lâcher les matchs, à ne pas calculer. « Notre situation ne nous permet pas de gérer, explique le président Calamel. Il faut essayer de ramener des points de tous les terrains. » Chiche ?

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