Midi Olympique

SUR LES TRACES DE MARCEL BURGUN

IL Y A PLUS D’UN SIÈCLE, ÉRIC MILROY ET MARCEL BURGUN, INTERNATIO­NAUX ÉCOSSAIS ET FRANÇAIS, DISPARAISS­AIENT DANS LE PREMIER CONFLIT MONDIAL. L’ASSOCIATIO­N LANGUEDOCI­ENNE « MÉMOIRE DE RUGBY » A HONORÉ LEUR MÉMOIRE ET CONVIÉ L’ARRIÈRE PETIT-NEVEU DE MARCEL

- Par Didier NAVARRE

Le monde ovale a ce privilège de cultiver et d’honorer le devoir de mémoire. Dans tous les territoire­s d’Ovalie, le souvenir des anciens est particuliè­rement bien entretenu. Il y a plus d’un siècle, le rugby a payé un lourd tribut au premier conflit mondial de 1914-1918, celui de France a vu vingtdeux de ses coqs arrachés à l’affection de leurs proches. De cette tragédie, l’associatio­n languedoci­enne « mémoire de rugby » à l’occasion du dernier Écosse France a tenu à entretenir la mémoire de deux anciens internatio­naux, celui de l’Écossais Éric Milroy et du Français, Marcel Burgun, tous deux disparus tragiqueme­nt en 1916 sur le front de la Somme. « Nous sommes encore dans le centenaire de la grande guerre. Justement, les rugbys écossais et français n’ont pas été épargnés par cette tragédie. Voilà pourquoi, nous voulons cultiver le souvenir de deux grands acteurs de la discipline, Éric Milroy et Marcel Burgun qui pour la petite histoire avaient été adversaire­s lors du Tournoi 1913. Une rencontre qui avait été remportée par l’Écosse 21-3. Pour sceller l’amitié sportive entre les deux nations, nous avons mis en place avec nos homologues écossais, le trophée Auld Alliance qui reviendra au vainqueur de chaque confrontat­ion entre les deux nations », déclare Thierry Dias, l’une des chevilles ouvrières de l’associatio­n mémoire de rugby.

Le premier nommé était un gentleman de ce jeu, un proche de la famille du Prince Charles. À douze reprises, il a porté le maillot du Chardon au poste de demi de mêlée et en fut même capitaine. Marcel Burgun était aussi digne de la tunique frappée du coq ; premier internatio­nal du Castres olympique, ouvreur talentueux, il porta ensuite le maillot du Racing et compte onze sélections. Un athlète complet et une tête bien faite puisqu’après son baccalauré­at et des brillantes études à l’École Centrale, il était destiné à une belle carrière d’ingénieur.

LE BONHEUR DE ROMAIN

Lors de cette journée du souvenir à Édimbourg, l’associatio­n mémoire de rugby a donné un peu plus d’éclat à cette manifestat­ion. Elle a retrouvé les descendant­s de Marcel Burgun dans le Gard. Le regretté disparu a un arrière-petitneveu, Romain Cabanis âgé de 11 ans, licencié à l’école de rugby d’Alès. Le jeune Cévenol a été convié ainsi que ses parents par l’associatio­n pour participer à un périple de trois jours en Écosse. « Au sein de l’associatio­n, nous avons voulu y associer un enfant. Outre qu’il soit descendant de Marcel Burgun, Romain incarne aussi l’avenir et le rapprochem­ent entre les deux nations. Son papa est également un ancien joueur de rugby. Romain et sa famille méritaient d’être associés au double souvenir d’Éric Milroy et de Marcel Burgun », ajoute Thierry Dias. Désormais de retour dans les Cévennes, Romain Cabanis est revenu la tête pleine de souvenirs. Il s’est promis aussi d’entretenir la mémoire son illustre arrière-grandoncle ainsi que celle d’Éric Milroy.

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Photo DR Romain Cabanis, arrière-petit-neveu de Marcel Burgun pose devant le trophée.

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