LA PARADE À GENOUX
ALORS QU’ILS ÉTAIENT LA BÊTE NOIRE DES ATTAQUANTS, LES « COFFRAGES » SE TROUVENT PETIT À PETIT RÉDUITS À NÉANT PAR UNE UTILISATION INTELLIGENTE DE LA RÈGLE, QUI TARDE TOUTEFOIS À ÊTRE ASSIMILÉE PAR TOUS...
C’était un des grands « buzz » de ces dernières années. Depuis 2011 exactement et leur mise en place par l’Irlande pour triompher de l’Australie lors de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, les « choke tackles » (aléatoirement traduit par « plaquages chaises » ou « coffrages » dans la langue de Molière) ont fait les beaux jours des défenses. Leur but ? Bloquer l’adversaire « au ballon » et le maintenir debout, afin de créer artificiellement un maul dans le jeu courant et de récupérer l’introduction sur la mêlée suivante, une fois le ballon rendu improductif. Une stratégie défensive mise en place par l’ex-entraîneur de la défense irlandaise Les Kiss, qui s’est depuis étendue au monde entier. De quoi faire s’interroger tous les techniciens de l’attaque et autres « spécialistes des zones de collision », afin d’y trouver une solution… De fait, pour éviter de se faire coffrer, les attaquants ont pêle-mêle revu leurs soutiens (toujours plus proches) et surtout leurs attitudes au contact, en cherchant à viser les hanches du défenseur au moment du contact pour éviter d’être pris au ballon. Pas forcément la panacée pour trouver de la continuité dans le jeu, mais bon, c’était toujours ça…
LA SOLUTION EST VENUE DU SEPT
Et puis, une meilleure solution est arrivée, voilà environ deux ans. Non pas par les champs classiques du rugby à XV mais bien (tout comme le « ruck fantôme » en son temps) par le biais du circuit mondial à 7. Laquelle consistait, tout simplement, à bien lire la règle et l’utiliser intelligemment. En effet, en rugby, « être mis au sol signifie que le porteur du ballon est allongé, assis ou a au moins un genou au sol ou sur un autre joueur qui est au sol. » Autrement dit ? Il suffit de poser un genou au sol pour être considéré comme plaqué. Or, sachant qu’une fois au sol, le plaqueur doit selon la règle « immédiatement lâcher le ballon et le porteur du ballon », cette subtilité a ouvert une porte aux joueurs victimes d’une tentative de coffrage. En clair ? Il suffit pour le porteur de balle, face à une tentative de « choke tackle », de poser au minimum un genou au sol pour être considéré comme plaqué, et obliger le défenseur à relâcher son étreinte…
VERS LA FIN DES « COFFRAGES » ?
Une subtilité qui s’est ainsi tout doucement transmise au rugby à XV, afin d’être utilisée régulièrement par toutes les équipes du monde (à l’exception notable des joueurs du XV de France, manifestement pas au courant de la règle au vu des premiers matchs du Tournoi, ainsi que vous le lirez dans l’exemple cidessus). Si bien qu’aujourd’hui, ce qui était une véritable stratégie collective chez les Irlandais n’est plus utilisé qu’à la marge, et semble se diriger vers une mort lente. Forcément une bonne nouvelle pour tous les puristes, qui voyaient dans ces « coffrages » une manoeuvre inverse à l’esprit du jeu, puisqu’elle permettait à l’équipe à l’origine de la « mort » du ballon de le récupérer. Ce qui explique, d’ailleurs, que les arbitres obligent scrupuleusement les plaqueurs à lâcher immédiatement le porteur de balle une fois que celui-ci pose un genou au sol, et surveillent moins ce dernier, sensé de son côté relâcher tout de suite le ballon. Questions d’interprétation, comme toujours...
Les soutiens offensifs doivent également veiller à ne pas commettre de faute…