Le plan anti-exode de la NZRU
Devant le départ récurrent ses meilleurs éléments (20 % des internationaux capés depuis 2012évoluent ou évolueront l’an prochain en Europe), la Fédération néo-zélandaise veut tester un nouveau dispositif pour mieux contrôler l’exode de ses joueurs. Bien sûr, la NZRU sait qu’elle ne pourra pas l’endiguer complètement, car ses moyens financiers ne lui permettent pas de lutter avec les grosses écuries européennes. Alors, plutôt que de vouloir limiter ces échanges, elle viserait à essayer de les contrôler en concluant des accords de partenariat avec des clubs étrangers triés sur le volet, en Europe et au Japon. Selon nos confrères du New Zealand Herald, qui ont dévoilé ce projet en fin de semaine dernière, la NZRU sélectionnerait ces clubs en fonction de la qualité de leur staff, de leurs infrastructures et de leurs résultats. Logiquement, la Fédération serait plus disposée à collaborer avec des clubs où des entraîneurs néozélandais sont en poste, comme les Panasonic Wildknights de Robbie Deans au Japon ou encore le club anglais de Bath où l’ex-Crusader Todd Blackadder officie. L’idée est simple : en formalisant ces échanges, la NZRU espère avoir son mot à dire sur la durée du contrat afin de se garantir un retour rapide du joueur au pays. Ces « piges » seraient donc volontairement limitées à un voire deux ans. « Il existe un nombre de choses que nous pouvons faire pour mieux contrôler notre destin et le fait de travailler de concert avec les clubs étrangers fait partie de ces choses,a expliqué Chris Lendrum, le responsable du rugby professionnel de la NZRU. Il y a des avantages à travailler avec les Européens et les Japonais, et nous devons mettre ce dossier sur la table. Il sera notre priorité au cours des six prochains mois. Nous entrons dans une période délicate, que nous avons déjà vécue par le passé. Mais les offres des clubs français ont encore progressé et le championnat anglais offre plus de places qu’auparavant. »
À la fin de l’année 2016, la NZRU avait pourtant fait passer sa masse salariale de 121 millions de $ NZ (59 500 000 €) à 191 millions (113 730 000 €), mais peine toujours à donner le change aux clubs. Surtout, les Néo-Zélandais s’inquiètent de voir aujourd’hui partir des joueurs expérimentés qui pourraient servir au développement de leurs jeunes talents : « Le fait de voir des joueurs comme Brad Shield ou Charlie Ngatai, qui connaissent bien le Super Rugby est difficile pour nous, poursuit Lendrum. Ces joueurs auraient pu encadrer des jeunes comme Rieko Ioane ou Damian McKenzie en club. » Si la NZRU a réussi à verrouiller ses joueurs majeurs jusqu’au Mondial 2019, celle-ci s’inquiète donc pour l’après-Japon.