Midi Olympique

« Les équipes se sont adaptées »

- Propos recueillis par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Encore très en vogue il y a quelques années, les fameux choke tackles ont quasiment disparu de la circulatio­n…

Oui, et ce n’est pas une mauvaise chose. Il y a peu, c’était quasiment la base du système défensif de certaines équipes, comme l’Irlande. Mais philosophi­quement, cela me dérange : ce geste tue une action offensive alors que le porteur de balle n’a pas perdu le ballon, ni commis d’en-avant ou de faute mais on rend quand même le ballon à l’adversaire… sans parler du triste spectacle offert au public. C’est donc une bonne chose que les choke tackles soient devenus plus rares.

Que s’est-il passé ?

Les équipes se sont adaptées. En posant un genou à terre, le porteur est considéré au sol et les défenseurs doivent le relâcher. Il n’en reste pas moins que ces plaquages demeurent intéressan­ts, si on les utilise avec parcimonie et dans des situations très spécifique­s…

Lesquelles ?

Nous essayons par exemple de le faire sur des phases où l’adversaire attaque avec peu de vitesse, après une mauvaise passe, un ballon qui rebondit ou une mauvaise organisati­on, tout simplement. Il existe aussi les cas où l’on dispose de joueurs plus denses que l’adversaire : par exemple, malgré une bonne vitesse offensive, les joueurs de Vannes se sont fait coffrer quelques ballons par les Perpignana­is qui étaient globalemen­t plus costauds qu’eux. Dans ces cas-là, on peut tenter de garder le porteur debout.

Il est donc toujours possible de tenter ces plaquages en chaise…

Tout à fait, car même si le porteur de balle parvient à poser le genou au sol, la libération de balle est ralentie, et l’attaque adverse diminuée. C’est toujours bon pour la défense. Le seul truc qui me dérange, c’est de voir des joueurs faire n’importe quoi alors que l’arbitre a annoncé la création du maul : souvent, on en voit tomber dans notre camp, pour gêner la libération du ballon alors que l’équipe qui attaque a fait l’effort de libérer proprement le ballon. Ça, c’est agaçant.

Les attitudes au contact restent fondamenta­les pour éviter de subir ces plaquages ?

Bien sûr. On demande aux joueurs de viser les hanches des défenseurs, quitte à avancer moins et à réduire les options de jeu puisqu’il est impossible de faire une passe dans cette position. Mais au moins, on s’assure la conservati­on du ballon. C’est vrai, les arbitres sont de plus en plus vigilants par rapport à ces plaquages sur les soutiens. On l’a vu sur France - Écosse, où Iturria a écopé d’une pénalité pour cela. Mais là encore, c’est la règle et il faut la suivre. Ce genre de faute est surprenant­e car les joueurs travaillen­t ces choses dans leurs clubs.

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