Midi Olympique

Le Racing fait chuter La Rochelle

LES FRANCILIEN­S, QUI N’ONT PLUS PERDU DEPUIS DEUX MOIS, SONT AUJOURD’HUI DEUXIÈMES DU TOP 14. COMMENT EXPLIQUER UNE TELLE RÉUSSITE ?

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Et de huit ! Face au Stade rochelais, le Racing 92 vient d’enchaîner un huitième succès consécutif toutes compétitio­ns confondues. Qui dit mieux ? En ce moment, pas grand monde… Logiques vainqueurs des Jaune et Noir, les Francilien­s arrachent donc aujourd’hui aux hommes de Patrice Collazo la deuxième place du Top 14. Mieux, ils comblent un peu plus leur retard sur la locomotive héraultais­e, toujours leader du championna­t. Depuis le 16 décembre, date à laquelle ils ont battu Castres en Champions Cup (29-13) et ont dit adieu à Colombes pour s’installer à la U Arena, les Ciel et Blanc sont comme invincible­s…

Que ceux-ci soient portés par un pack de titans n’est pas une informatio­n : historique­ment, les deux Laurent aiment à s’appuyer sur une mêlée qui concasse (surtout lorsque Big Ben Tameifuna est sur la pelouse, à vrai dire…), une touche qui domine et, soyons clairs, de la viande et du muscle. Que la défense érigée dans les Hauts-de-Seine par Laurent Travers et Chris Masoe soit toujours la meilleure du Top 14 n’est pas non plus une « breaking news » : les difficulté­s éprouvées face à elle par la deuxième attaque du championna­t (La Rochelle) sont à ce sujet éloquentes. Que les Francilien­s, privés de cinq internatio­naux (Wenceslas Lauret, Henry Chavancy, Maxime Machenaud, Virimi Vakatawa, Eddy Ben Arous) et de leur arrière numéro 1 (Brice Dulin) parviennen­t à dominer une équipe les ayant fait souffrir mille morts l’an passé, est en revanche une nouveauté. À l’hiver 2018, le groupe construit pierre après pierre par les deux Laurent est à ce point étoffé qu’il ne souffre plus, ou presque, dès lors que ses cadres sont réquisitio­nnés par le sélectionn­eur ou gênés par des blessures.

NYANGA, L’OMNIPRÉSEN­T

Dans les Hauts-de-Seine, ils sont en ce moment plusieurs à crever l’écran. Yannick Nyanga, d’abord. Lui qui devrait être appelé à occuper de nouvelles fonctions l’an prochain (on parle de lui comme du futur manager du club ciel et blanc…) pratique le plus beau rugby d’une carrière longue comme le pont du Clémenceau. Percutant balle en mains, précieux en touche et usant en défense, le flanker du Racing nous abandonne aujourd’hui à cette seule question : comment Toulouse a-t-il pu le laisser partir il y a trois ans ? Aux côtés de Nyanga, ils sont nombreux à s’épanouir dans le cadre de jeu francilien : Leone Nakarawa, immense depuis dix mois, est de plus en plus à l’aise au poste de numéro 8, une reconversi­on qui permettra bientôt aux deux Laurent de fixer l’attelage Maka-Ryan dans la cage ; Teddy Thomas, évidemment, si peu perturbé par l’épisode d’Édimbourg qu’il fut une nouvelle fois insaisissa­ble à la U Arena ; Camille Chat et Ben Tameifuna, aussi, hyperactif pour le premier (17 plaquages tentés pour autant de réussis), renversant en mêlée pour le second ; Louis Dupichot, enfin, qui après un début de saison difficile fait désormais figure d’une doublure plus que crédible, lorsque Brice Dulin est absent. Pour conclure, l’un des rares joueurs ayant un peu déçu face à La Rochelle compte deux titres de champion du monde, le record de points marqués en rugby internatio­nal et une poignée des Four-Nations : pour sa grande première à la U Arena, Dan Carter (deux pénalités et une transforma­tion ratées, 45 % de réussite) n’a pas donc vraiment brillé et, dans la mesure où le Racing souhaite s’offrir un titre cette saison, devra élever son niveau de jeu. C’est quand le bonheur ?

 ?? Photo Icon Sport ?? Percutant balle en mains, Yannick Nyanga a une nouvelle fois brillé dans cette rencontre au sommet.
Photo Icon Sport Percutant balle en mains, Yannick Nyanga a une nouvelle fois brillé dans cette rencontre au sommet.

Newspapers in French

Newspapers from France