UN HÉRITIER COURONNÉ
MOURAD TOUIZNI - AILIER DE BÉZIERS AUTEUR D’UNE PRESTATION TROIS ÉTOILES, LE NUMÉRO 11 A ÉTÉ DÉCISIF DANS LE SUCCÈS DE SON ÉQUIPE, QUI EST POUR LA PREMIÈRE FOIS VIRTUELLEMENT QUALIFIÉE POUR LES BARRAGES.
Mourad… ; Mourad… ; Mourad… » Un hommage mérité scandé vendredi par une Méditerranée conquise. Mourad Touizni s’offre un instant hors du temps. Réservé et modeste, il n’avouera pas sa fierté d’avoir inscrit son premier doublé avec Béziers (impliqué aussi sur le premier essai héraultais). Mais ses yeux parlent pour lui : « Béziers, ça représente beaucoup pour moi. Je suis né ici comme mes frères et soeurs et jouer pour sa ville, c’est super. J’ai tout connu à l’ASBH où j’ai débuté à l’âge de 6 ans. Ce club me tient vraiment à coeur. » Du haut de ses 25 ans, lui, qui a grandi à deux pas de ce « stade mythique », est devenu aujourd’hui un symbole fort. À l’heure où les figures de proue François Ramoneda et Simon Chevtchenko quitteront le club l’an prochain,Touizni sera l’un des derniers Biterrois « purs sangs », expérimentés, encore présent dans le groupe. Et pourtant, il ne sait toujours pas de quoi demain sera fait pour lui : « J’arrive en fin de contrat et forcément, quand la prolongation de contrat met du temps à arriver, on joue avec la pression. Je me posais beaucoup de questions et je n’étais pas bien dans mes baskets. J’arrive maintenant à mettre ça de côté pour faire des bonnes performances. Ma première volonté est de rester à Béziers, mais je ne me mets pas non plus de barrières. »
PROLONGATION DE CONTRAT IMMINENTE ?
Son entraîneur, David Aucagne, s’en charge : « « Momo » fait un très bon match. Il est en fin de contrat et les jours ne sont pas forcément faciles pour lui. Mais je pense qu’il a de beaux jours qui arrivent… On va vite en discuter. Il a pris plus de confiance en lui et je suis très fier de lui. C’est un bon gamin, d’ici, qui a vécu beaucoup de choses. » Des beaux jours qui arrivent… À Béziers ? « Oui bien sûr ! », ajoute-t-il. Homme providentiel d’une attaque biterroise enfin libérée vendredi, l’ailier de poche (1,76 m et 73 kg ; 4 essais cette saison) a joué sa plus belle partition cette année. Suractif et combatif, ses appuis ont semé le trouble dans la défense de Massy et souvent mis son équipe dans l’avancée. Il a ainsi prouvé qu’il était bien plus que le troisième choix au poste. Certes, Mourad Touizni est peut-être moins fantasque et puissant qu’Alipate Ratini (de retour à Colomiers après deux blessures à la mâchoire extra-sportives), mais, lui, ne déçoit jamais. Et démontre au quotidien, qu’on peut toujours compter sur lui. Un soldat fidèle et dévoué, qui court après son rêve : « Jouer les phases finales avec l’ASBH serait merveilleux. Mais ne rêvons pas trop vite, même si nous sommes sixièmes aujourd’hui. Il reste sept rencontres décisives, dont un match de phase finale à Colomiers dimanche. Il faudra faire une meilleure performance que celle livrée face à Massy, car nous avons eux de la chance. Et face à eux, ça ne passera pas… »