Midi Olympique

LE MAL RÉCURRENT

LES BLEUS SE SONT PLACÉS DANS LA DIFFICULTÉ DE PAR LEUR INCAPACITÉ À SORTIR PROPREMENT DE LEUR CAMP.

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Ce n’est plus un scoop depuis longtemps : plus le niveau s’élève et plus la capacité à valider ses marques, entendez par là ressortir proprement de son camp après avoir inscrit des points, prend une importance cruciale. Un secteur dans lequel le XV de France montre des difficulté­s inquiétant­es. Dominé stratégiqu­ement par la paire irlandaise Murray-Sexton, les Français avaient également souffert face à l’Écosse : le choix de confier le jeu au pied à Maxime Machenaud s’étant heurté au manque d’efficacité des ailiers tricolores Teddy Thomas et Virimi Vakatawa lors de leurs « traques ». « Les Écossais s’attendaien­t à ce qu’on leur rende beaucoup de ballons en fond de terrain avec Hogg, alors nous avions décidé de beaucoup taper par-dessus par le biais du numéro 9, rappelait Machenaud. Cela avait plutôt bien marché, dans le sens où nous avions pris très peu de contre-attaques de Hogg. »

Sauf que les Bleus n’avaient jamais réussi à jouer chez l’adversaire, et s’étaient vus reprocher de ne pas avoir suffisamme­nt utilisé la longueur du jeu au pied de Beauxis. Voilà pourquoi, contre l’Italie, ils avaient décidé de revoir leurs plans en conséquenc­e. « Nous avons voulu passer par Lionel dans l’axe, mais nous sommes revenus là-dessus en cours de match parce qu’on a eu un peu de mal à sortir de notre camp une ou deux fois. » En raison ? Des coups d’envoi systématiq­uement tapés (pourtant pas très bien...) par les Italiens du côté droit du terrain, avec des Bleus qui se heurtaient alors à l’absence du pied gauche de Geoffrey Palis pour se dégager. Si bien que les Italiens avaient tout loisir de presser un Beauxis esseulé, qui n’eut d’autre choix que de transmettr­e la patate chaude à Doumayrou. Lequel concédait une petite touche à la 7e, et surtout une touche directe à la 46e, qui permirent indirectem­ent aux Italiens d’inscrire 10 points… « On ne s’est pas affolé malgré tout, pointait Machenaud. On a changé en cours de match, et j’ai davantage pris la responsabi­lité du jeu au pied. C’est comme ça que nous sommes parvenus à être plus performant­s, et à ressortir un peu mieux. »

QUADRATURE DU CERCLE

Les Bleus sont revenus à la stratégie aperçue en Écosse, à la différence que les demis de mêlée (Machenaud aux 65e et 70e, Couilloud à la 74e) ont botté directemen­t en touche plutôt que dans la boîte. La seule tentative de « boxkick » signée Machenaud étant contrée (62e). « On ne peut pas se permettre d’être aussi faibles près de nos lignes, résumait Elissalde. Si nous voulons progresser et ajouter une petite pierre à ce que l’on a construit ces dernières semaines, il faudra être bien plus performant­s et pragmatiqu­es à l’avenir. C’est toute une organisati­on collective qui a été défaillant­e... Nous alternions entre l’envie de jouer et de sortir proprement de notre camp.» L’entraîneur des trois-quarts fait référence à ces sorties de camp « à la main », à l’image de celle tentée sur le coup d’envoi, au cours desquelles les Bleus ne sont pas toujours allés au bout de leurs intentions. Faute de confiance ? Peut-être. N’empêche que les Tricolores seraient bien avisés d’enfin trouver, face à l’Angleterre, une solution à ce qui commence à ressembler à une quadrature du cercle. En intégrant un pied supplément­aire au centre (Fickou, voire Trinh-Duc), ou un gaucher à l’arrière (Palis ou Dulin) ? À Jacques Brunel de trancher...

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