UNE ÉQUIPE DE SCHIZOPHRÈNES
LE TRÈS BON COMPORTEMENT À DOMICILE DE CETTE ÉQUIPE ESSONNIENNE TRANCHE AVEC SES IMPERFECTIONS REPÉTÉES À L’EXTÉRIEUR.
Les Massicois ont développé au fur et à mesure de la compétition une forme de pathologie du double de la personnalité. On ne compte plus les points laissés en route et qui leur font défaut au classement sur les terrains de leurs adversaires. Le dernier épisode en date de ces pertes répétées s’étant déroulé la semaine dernière à Béziers, trois semaines après la déconfiture de Dax. La fiabilité de leur comportement sur leur stade de Ladoumègue tranche de façon tout à fait remarquable avec ces errements incompréhensibles. Il leur en a fallu, des ressorts psychologiques positifs, pour contenir la « remontada » du fond du cours menée par leur ancien partenaire et capitaine du jour, Shalva Sutiashvili, le troisième ligne d’Angoulême dont l’équipe a de nouveau fait la démonstration de sa solidité.
LA FÉDÉRALE 1 VOUS SALUE
Quelle défense les Angoumoisins ont-ils développée, en première mi-temps, quand Massy s’est évertué à taper frontalement à de multiples reprises dans le premier rideau, au ras des rucks... « Qu’estce que nous étions bêtes, dira le capitaine Christophe Desassis, nous avons joué comme une équipe de Fédérale 3 ». Autant d’initiatives balourdes repoussées par une succession de placages offensifs détonants. Et de quel moral les visiteurs ont fait preuve, en deuxième mi-temps, alors qu’ils venaient d’encaisser un deuxième essai en infériorité numérique les repoussant à quatorze points (20-6 à la 59e), pour revenir dans les clous d’un succès possible, à la force de quelques percussions énormes et d’un jeu complètement débridé. Massy, pendant quinze minutes, a été complètement dépassé.
Et lorsque Lucas Méret a enquillé sa troisième pénalité, le chronomètre indiquant encore sept minutes à jouer, et le jeu n’appartenant plus qu’aux siens, plus aucun des spectateurs franciliens n’avait encore un poil de sec. Dans ce moment de forte tension dramatique où le maintien se trouvait au centre des débats, les Massicois rassemblés comme un seul homme, sont parvenus a reprendre leur match en main, et offrir au buteur maison,Thomas Girard, l’occasion de sceller la victoire. Ce dont ils se sont montrés incapables de produire à Béziers ou à Dax, à Biarritz ou à Narbonne, les Franciliens l’ont fait dans une geste tout à fait naturelle, comme si de rien n’était, à la façon d’une équipe complètement maîtresse de ses intentions. « C’est ainsi, s’est marré le manager Didier Faugeron. Que voulez-vous, en tant que promus, il ne fallait pas s’attendre à autre chose. Nous construisons notre équipe avec des joueurs qui apprennent d’eux-mêmes dans une division qu’ils découvrent ». Excepté l’ailier Bituniyata, le pilier Talaese, et le deuxième ligne Madigan, Massy jouait encore vendredi soir avec les équipiers qui ont fait la troisième montée du club, accompagnés des recrues Abadie et Kaikatsishvili, venus comme eux de la Fédérale 1 depuis Auch. Aussi inconstants soient-ils, ils ont de nouveau montré à quel point ils voulaient rester en Pro D2.