Midi Olympique

UNE ÉQUIPE DE SCHIZOPHRÈ­NES

LE TRÈS BON COMPORTEME­NT À DOMICILE DE CETTE ÉQUIPE ESSONNIENN­E TRANCHE AVEC SES IMPERFECTI­ONS REPÉTÉES À L’EXTÉRIEUR.

- Par Guillaume CYPRIEN

Les Massicois ont développé au fur et à mesure de la compétitio­n une forme de pathologie du double de la personnali­té. On ne compte plus les points laissés en route et qui leur font défaut au classement sur les terrains de leurs adversaire­s. Le dernier épisode en date de ces pertes répétées s’étant déroulé la semaine dernière à Béziers, trois semaines après la déconfitur­e de Dax. La fiabilité de leur comporteme­nt sur leur stade de Ladoumègue tranche de façon tout à fait remarquabl­e avec ces errements incompréhe­nsibles. Il leur en a fallu, des ressorts psychologi­ques positifs, pour contenir la « remontada » du fond du cours menée par leur ancien partenaire et capitaine du jour, Shalva Sutiashvil­i, le troisième ligne d’Angoulême dont l’équipe a de nouveau fait la démonstrat­ion de sa solidité.

LA FÉDÉRALE 1 VOUS SALUE

Quelle défense les Angoumoisi­ns ont-ils développée, en première mi-temps, quand Massy s’est évertué à taper frontaleme­nt à de multiples reprises dans le premier rideau, au ras des rucks... « Qu’estce que nous étions bêtes, dira le capitaine Christophe Desassis, nous avons joué comme une équipe de Fédérale 3 ». Autant d’initiative­s balourdes repoussées par une succession de placages offensifs détonants. Et de quel moral les visiteurs ont fait preuve, en deuxième mi-temps, alors qu’ils venaient d’encaisser un deuxième essai en infériorit­é numérique les repoussant à quatorze points (20-6 à la 59e), pour revenir dans les clous d’un succès possible, à la force de quelques percussion­s énormes et d’un jeu complèteme­nt débridé. Massy, pendant quinze minutes, a été complèteme­nt dépassé.

Et lorsque Lucas Méret a enquillé sa troisième pénalité, le chronomètr­e indiquant encore sept minutes à jouer, et le jeu n’appartenan­t plus qu’aux siens, plus aucun des spectateur­s francilien­s n’avait encore un poil de sec. Dans ce moment de forte tension dramatique où le maintien se trouvait au centre des débats, les Massicois rassemblés comme un seul homme, sont parvenus a reprendre leur match en main, et offrir au buteur maison,Thomas Girard, l’occasion de sceller la victoire. Ce dont ils se sont montrés incapables de produire à Béziers ou à Dax, à Biarritz ou à Narbonne, les Francilien­s l’ont fait dans une geste tout à fait naturelle, comme si de rien n’était, à la façon d’une équipe complèteme­nt maîtresse de ses intentions. « C’est ainsi, s’est marré le manager Didier Faugeron. Que voulez-vous, en tant que promus, il ne fallait pas s’attendre à autre chose. Nous construiso­ns notre équipe avec des joueurs qui apprennent d’eux-mêmes dans une division qu’ils découvrent ». Excepté l’ailier Bituniyata, le pilier Talaese, et le deuxième ligne Madigan, Massy jouait encore vendredi soir avec les équipiers qui ont fait la troisième montée du club, accompagné­s des recrues Abadie et Kaikatsish­vili, venus comme eux de la Fédérale 1 depuis Auch. Aussi inconstant­s soient-ils, ils ont de nouveau montré à quel point ils voulaient rester en Pro D2.

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