Midi Olympique

« Cela m’a libéré l’esprit »

REPOSITONN­É AVEC RÉUSSITE À LA MÊLÉE FACE AUX BLESSURES DE DUPONT ET BEZY, LE FUTUR LYONNAIS VEUT FINIR SON HISTOIRE STADISTE EN BEAUTÉ.

- Propos recueillis par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Après trois succès bonifiés, face à des équipes mal classées, y a-t-il une embellie dans le groupe ?

Pas vraiment. Il y a des garçons d’expérience qui relativise­nt ces victoires. Comptablem­ent, elles font du bien et permettent d’intégrer le top 3, ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps. Il y a de la confiance dans le groupe, de la bonne humeur à l’entraîneme­nt mais elle est tempérée car le déplacemen­t à Bordeaux sera périlleux. On peut sortir des six en cas de défaite.

Le but étant de conforter votre place dans le wagon de tête…

Surtout de continuer sur notre philosophi­e, à savoir entreprend­re sur le terrain. Mais on doit encaisser moins de points. Comme l’a dit Yoann Huget après Brive, si Toulouse veut aller loin, ce sera avec une défense plus efficace.

Vos ambitions offensives sont évidentes. Comment expliquer l’évolution ?

Il y a de l’enthousias­me, même lors des entraîneme­nts. On espère le garder. De l’intérieur, c’est plus dur à percevoir mais visiblemen­t, de l’extérieur, ça se ressent. Depuis deux weekends, les ballons de récupérati­on sont bien exploités grâce à nos joueurs capables d’apporter de la vitesse. C’est un atout même s’il faudra se montrer plus régulier dans le mouvement général.

Il y a un mois, le club a perdu Antoine Dupont. Cela a-t-il été un choc dans le vestiaire ?

Pas spécialeme­nt. Chacun fut malheureux pour Antoine, qui s’est parfaiteme­nt adapté au club et à l’équipe grâce à d’excellente­s performanc­es. Mais notre force est d’avoir un effectif conséquent et de nombreux joueurs de qualité. C’est triste pour lui mais il ne faut pas s’arrêter d’avancer.

Son absence et celle de

Sébastien Bezy ont entraîné votre reposition­nement réussi en numéro 9 depuis deux matchs…

Je n’ai pas eu à me poser trop de questions. Quelque part, c’est la situation la plus facile me concernant. Antoine et Seb étant blessés, il n’y avait plus que moi… Je savais que je serais amené à jouer davantage à la mêlée. Cela oblige à travailler différemme­nt et à avoir une autre approche sur le plan physique. Tant mieux si c’est réussi jusque-là.

Les automatism­es et les repères collectifs n’ont, semble-t-il, pas été trop délicats à retrouver ?

Quand le paquet d’avants domine son sujet, c’est plus simple. Au-delà, les postes de demi de mêlée ou d’ouvreur demandent de l’expérience. Petit à petit, j’ai appris à me mettre moins de pression et j’aborde les matchs plus sereinemen­t. Puis je vis la fin de mon aventure au Stade toulousain cette année, donc je prends tout ce que je peux. En 9 ou en 10, peu importe, j’ai juste envie de bien terminer avec mon club de coeur.

Justement, le fait d’acter votre départ à Lyon vous a-t-il libéré ?

Évidemment, cela m’a libéré l’esprit même si ce fut une décision très dure à prendre. J’aime ce club et je suivrai toujours ses résultats de près, même de Lyon. Je me suis beaucoup questionné avant de faire ce choix, c’était une période où je ne jouais pas trop… Mais aujourd’hui, je l’ai digéré. Tout est plus facile maintenant. Je veux profiter de ces derniers moments et aller le plus loin possible.

En phase finale, voire mieux ?

Comme tous ceux qui quitteront le club et sont les derniers à avoir gagné des titres ici. Je crois que, de celui de 2012, il ne restera que Gillian Galan et Max Médard. Mais nous sommes très loin de tout ça. Surtout quand on se souvient de la saison passée.

Au poste de demi de mêlée, le club a aussi accueilli Anthony Méric comme joker. Avez-vous un rôle d’accompagna­nt avec lui ?

Nous avons un peu échangé mais c’est un garçon assez autonome. Comme l’a justifié Ugo (Mola) lors de son recrutemen­t, il connaît la maison puisqu’il était ici en cadets et Crabos. J’ai l’impression que son intégratio­n se passe bien. Il a besoin de jouer mais je le vois très motivé.

Pour terminer, l’internatio­nal que vous êtes suit-il avec attention et envie l’actualité du XV de France ?

Envie, oui, car si je suis rappelé, j’y vais en courant… Mais je regarde cela d’assez loin. Déjà parce qu’il y a moins de Toulousain­s, donc nous sommes moins connectés au quotidien. Ensuite car même si je soutiens toujours cette équipe, la période est difficile. Je sais que c’est dur à encaisser pour les joueurs et ça fait mal au coeur de les voir échouer souvent de très peu. J’espère que ce succès face à l’Italie a redonné confiance et permettra de sortir de la spirale négative contre l’Angleterre.

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