LE PRIX DE L’AMBITION
APRÈS UNE SEMAINE DÉBUTÉE PAR UNE REMISE EN QUESTION, LES HÉRAULTAIS ONT CHANGÉ QUELQUES HABITUDES ET TRAVAILLÉ DES SECTEURS DÉFAILLANTS, POUR AFFICHER LEUR VRAI VISAGE À AGEN.
Joe Tomane monte le son et les Héraultais entament une « danse » abstraite, rythmée par la voix d’or d’Elvis Presley. Sur les paroles de « Don’t Be Cruel » lundi après-midi, ils se désarticulent tels des automates, lors d’une opposition ludique (hybride entre le football et le rugby), qui proscrit la course mais autorise la marche rapide. Taquineries, éclats de rire et scènes cocasses sont au rendez-vous. Et l’Altrad Stadium (Vern Cotter a délaissé le stade annexe Éric-Béchu en mauvais état) se transforme alors en aire de jeu. Tout, sauf des vacances selon Vern Cotter : « Nous avons eu une conversation juste et honnête avec les joueurs ce matin (lundi, N.D.L.R.). On a bien discuté et les gars ont eu le sentiment premier d’avoir un manque de gaz face à Bordeaux (victoire 11-10), que nous avions au début. La saison est longue est on a donc changé deux ou trois choses dans notre organisation, pour arriver avec plus de fraîcheur en match. Le début de semaine sera plus léger, consacré à la récupération, avant une montée en puissance progressive. » Avant d’entamer un mois crucial, qui le verra affronter consécutivement cinq membres du top 6 jusqu’à la mi-avril, Montpellier veut retrouver sa forme optimale. Physique, afin de réussir ses entames comme ce fut enfin le cas à Clermont et Oyonnax. Mais aussi rugbystique, pour ne plus reproduire le contenu indigent de sa prestation face à l’UBB.
JEU AU PIED, TOUCHE ET TURNOVERS
« À mon sens, il était obligatoire de mettre les choses à plat, car il y a beaucoup de secteurs qui n’ont pas fonctionné samedi, même si l’équipe a eu de la chance de gagner et de rester première. Ce groupe a la capacité de se dire les choses honnêtement et je pense que c’est une force. Nous sommes prêts à faire les efforts pour nous améliorer. C’est très important. » Derrière les mots d’Aaron Cruden, se cache une prise de conscience. Le MHR est certes leader du Top 14 avec six longueurs d’avance, mais il sait qu’il n’est pas à l’abri d’une rechute samedi, qui pourrait être préjudiciable pour sa confiance. Dès mardi, les Cistes se sont remis au travail en ciblant des secteurs clés. « Comme la lecture de jeu pour faire les bons choix et aussi, la précision, puisque les joueurs sont passés de huit turnovers concédés à Oyonnax, à dix-huit face à Bordeaux. Le groupe a donc bossé sa concentration, ainsi que son occupation du terrain et ses sorties de camp. […] En touche, l’équipe est tombée samedi sur un contre similaire à celui de Lyon, qui nous avait déjà posé des difficultés. Il faut donc trouver le moyen d’être plus performants face à ces systèmes défensifs », note le manager héraultais. Seule la mêlée, en progrès face à l’UBB, a échappé au regard critique de Cotter, qui attend une montée en puissance de son équipe à Agen samedi, face à un adversaire qu’il craint : «À Agen, c’est toujours dur. C’est un pays de rugby, une terre hostile avec un public chaud. Ils ont besoin de points et en plus jouent bien offensivement. C’est un adversaire dangereux et très physique, qu’il est difficile de contenir. Il faudra que l’équipe soit très présente sur l’engagement. Ça va commencer par un gros combat. […] J’espère aussi qu’on jouera intelligemment et qu’on fera des meilleurs choix dans la gestion du jeu. » Le départ du sprint final pour les Héraultais, qui visent un quatrième succès consécutif à Armandie (une série déjà réalisée lors des quatre premières journées).