PAROLE À LA DÉFENSE
ÉTONNAMMENT TIMIDES ET MALADROITS EN DÉFENSE LA SEMAINE DERNIÈRE, LES CASTRAIS ONT FRÔLÉ LA CORRECTIONNELLE. MAIS N’AURONT PAS DE SECONDE CHANCE FACE À UNE ÉQUIPE AUSSI OFFENSIVE QUE LA SECTION PALOISE…
La semaine dernière, la joie des Castrais d’écarter un prétendant direct à la qualification a été quelque peu gâchée par un chiffre, dix-huit. Comme dix-huit plaquages manqués sur 116 effectués. Heureusement pour eux, les Lyonnais n’ont pas été beaucoup plus performants dans ce secteur, avec 119 réussis sur 139 tentés. Il n’en reste pas moins que ce chiffre fait tâche dans le bilan de la prestation castraise, puisque la défense est habituellement l’un des points forts du CO : « C’est vrai, ce n’est pas dans nos habitudes de manquer autant de plaquages et d’encaisser trois essais à Pierre-Fabre, soufflait le deuxième ligne Christophe Samson, titulaire face à Lyon. « Certes, le premier essai a été bien vu de la part de Lyonnais, avec une belle combinaison en touche. Mais les deux autres viennent de fautes que l’on ne peut se permettre. » Un doublé de l’intenable ailier néo-zélandais Toby Arnold qui concrétisa les dix franchissements lyonnais et des dix-huit défenseurs castrais battus. Comment expliquer pareille défaillance ? Le manager Christophe Urios a son idée sur la question : « Nous avons laissé beaucoup trop de liberté aux Lyonnais. On ne peut pas se permettre de laisser des équipes de ce calibre lancer leur jeu de cette façon. Nous avons été amorphes, et trop passifs notamment autour des rucks où les Lyonnais ont trouvé des espaces. » Christophe Samson prolonge : « Oui, nous avons mal couvert les bordures des rucks, nous avons été « breakés » deux ou trois fois à cet endroit. Après, j’explique cette défaillance par le fait que nous n’avons pas été assez offensifs dans nos plaquages. Le fait de subir les attaques des Lyonnais les a mis dans l’avancée, et cela a facilité la tâche. »
CONTRER LE « 2-4-2 » PALOIS
Ce qui tombe mal, c’est que le CO s’apprête à accueillir une équipe qui adore attaquer : « C’est vrai, les Palois adorent attaquer et nous, on a la fâcheuse tendance à donner des essais ! S’ils regardent la vidéo de notre match de Lyon, ils vont avoir envie d’attaquer, c’est sûr ! » En effet, les Béarnais ont un goût prononcé pour l’attaque. Certes, ils n’ont pas encore atteint leur efficacité maximale : depuis le début de la saison, les hommes de Simon Mannix n’ont marqué que 37 essais, dont neuf de leur seul ailier Watisoni Votu, meilleur marqueur de la saison. Mais les faits sont là : les Palois restent sur six victoires de rang toutes compétitions confondues, et leurs compétences offensives leur ont permis de dominer confortablement le Racing 92 la semaine dernière (24-15), de s’imposer à Brive (16-21), et de laminer le Stade français (5-40) à Jean-Bouin à la fin du mois de janvier. Des résultats qui inciteraient à penser que le prochain adversaire du CO est en train de trouver la bonne carburation à son attaque : « Ils sont sur une belle dynamique, et surtout en pleine confiance. Un grand défi nous attend samedi », prévient Samson. Christophe Urios prolonge l’analyse : « La Section maîtrise bien son rugby. Elle est capable de faire de longues séquences, sur lesquelles elles balaient toute la largeur du terrain avec des avants répartis en 2-4-2 pour jouer sur les extérieurs. Elle est même capable de continuer à jouer même si elle ne trouve tout de suite de l’avancée. Tant qu’elle a la possession, cela lui va. » Une des clés du match sera donc de priver les Béarnais de ballons. Et de défendre avec une rigueur impeccable. Histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise.