QUI VEUT LA PAIX PRÉPARE LA GUERRE…
CIBLÉE DANS LE COMBAT PAR TOUS SES ADVERSAIRES, L’ASMCA NE DISPOSE AUJOURD’HUI PLUS DU FONDS DE JEU QUI LUI PERMETTAIT AUTREFOIS DE FAIRE LA DIFFÉRENCE. SI BIEN QUE LE CHAMPION POURRAIT ÊTRE CONTRAINT DE REVOIR TEMPORAIREMENT À LA BAISSE SES AMBITIONS DE
Nul n’est prophète en son pays. Et bien que champions de France en titre, les Clermontois n’en finissent plus de vérifier ce vieil adage, chaque week-end de compétition domestique. Est-il en effet un hasard de voir l’ASMCA demeurer la meilleure chance française en Coupe d’Europe, tout en craignant désormais de devoir se débattre dans les eaux troubles du maintien ? Malheureusement non, et il ne s’agit pas ici d’incriminer la terrible poisse qui s’est abattue, comme autant de blessures, sur l’effectif des Jaunards cette saison. Au contraire, à vrai dire, les absences des cadres n’ont fait qu’accentuer cette réalité : équipe au rugby formaté pour le haut niveau, aux standards et aux schémas calqués sur les critères européens sinon internationaux, l’ASMCA s’avère déboussolée lorsqu’il s’agit d’affronter les oppositions plus rustiques et frontales qu’impose le Top 14.
INADAPTÉS À L’ARBITRAGE DU TOP 14
Les multiples défaites subies à l’extérieur cette saison (y compris celle de Northampton en Coupe d’Europe) ainsi que les trois revers concédés au Michelin (face à Castres, Montpellier et dans une moindre mesure Oyonnax) sont là pour le prouver : pour prendre le dessus sur Clermont, la consigne des adversaires tourne toujours autour de la même thématique. À savoir imposer de la violence dans les phases de rucks, qu’ils soient offensifs ou défensifs, pour dérégler la machine bien huilée de l’ASMCA. Les absences de cadres (485 sélections en tribunes au dernier recensement) ainsi que les codes d’arbitrage en Photo Icon Sport Top 14, beaucoup plus permissifs envers les défenses qu’en Coupe d’Europe, se chargeant de faire le reste…
COHÉSION À SUPER BESSE
Une dernière donnée que les Clermontois n’en finissent pas de déplorer, mais qui revient in fine à, pardonnez l’expression, pisser dans un violon. Parce que le rugby français n’est pas encore prêt pour effectuer cette révolution susceptible de faire le jeu de l’équipe nationale, et que les clubs n’ont d’autre priorité que de gagner leurs propres matchs, quels qu’en soient les moyens. Et tant pis pour l’intérêt général… Une vérité que l’ASMCA a dû intégrer bon gré mal gré avant la venue des gros cubes rochelais, l’avenir dans l’univers étriqué du rugby hexagonal n’appartenant ni aux idéalistes, ni aux vertueux. Les propos du président Éric De Cromières s’avérant, à ce titre, exempts d’ambiguïté. « Notre ligne d’attaque est très loin de celle qui correspond au jeu ambitieux que l’on souhaite pratiquer. Ce problème devrait nous amener à revoir notre façon de jouer en fonction des forces qui nous restent, plutôt que de continuer un rugby trop ambitieux par rapport aux moyens actuels. »
En clair ? Faute du fonds de jeu qui lui permettait autrefois de prendre ses plus belliqueux adversaires de vitesse, les Clermontois souhaitent se recentrer autour du combat pour ne pas se laisser surprendre par la puissance des Rochelais, et conserver (au moins) une certaine avance sur Brive en prévision d’un derby du centre qui s’annoncerait hautement anxiogène en cas de défaite.Voilà pourquoi, durant la semaine, les Clermontois ont choisi de se retrouver entre eux pour une excursion en raquettes « cohésive » à Super Besse par -20°, plutôt que de peaufiner un jeu finalement secondaire dans le genre de match qui s’annonce. Si vis pacem, para bellum. Qui veut la paix prépare la guerre… du déchet,
Il faut qu’on soit plus durs envers nous-mêmes et que l’on mette plus de précision dans notre travail la semaine ».
PLUS BROUILLON
Du déchet, ça fait quelques matchs que ça dure. Depuis la mi-décembre et un match disputé à Coventry contre les Wasps sous la pluie. À partir de là, les résultats ont été plus en dents de scie. Rien d’alarmant. Certaines fois, des fautes rageantes, dans les 22 mètres adverses notamment, ont tout fait tomber à l’eau. Passe mal ajustée,