Midi Olympique

LES COMPOS DE MAURICIO

ON NE DONNAIT PAS CHER DU PROMU, QUI ALIGNAIT UNE ÉQUIPE REMANIÉE SAMEDI CONTRE LE MHR, MAIS LE SUALG A VAINCU LE LEADER ET FAIT UN NOUVEAU PAS VERS LE MAINTIEN. SECRETS DE FABRICATIO­N.

- Par Émilie DUDON, envoyée spéciale emilie.dudon@midi-olympique.fr

Après le Racing 92, Toulon, Paris, Brive et Castres, c’est donc le leader du championna­t, Montpellie­r, qui est reparti vaincu de son voyage chez le promu. Un septième succès extrêmemen­t important pour le SUALG. Vainqueur deux fois d’affilée en Top 14 pour la première fois depuis 2012, il se hisse à la onzième place du classement et compte maintenant cinq points d’avance sur le premier relégable, écart jamais atteint cette année. Rien de définitif, évidemment, mais l’horizon s’éclaire un peu à sept journées du terme de la phase régulière : « Ce n’est pas fini mais nous avons notre destin en main, résumait l’entraîneur, Mauricio Reggiardo. On n’a pas besoin d’attendre quoi que ce soit des autres et c’est une bonne chose. Il faut garder cette maîtrise sur notre parcours. Et ne vous inquiétez pas, on ne se trompera pas de championna­t. » Comprenez que ça va tourner, le week-end prochain à Toulon, avant des matchs capitaux à domicile face à l’UBB, puis à Brive et contre Oyonnax. À dire vrai, c’est une constante au SUALG depuis un petit moment. Pour ce match contre Montpellie­r, six changement­s avaient été effectués dans le XV de départ par rapport à la victoire à Paris une semaine plus tôt. Il y en avait eu cinq entre la piteuse défaite à Toulouse et la victoire dans la capitale. Six encore, le match d’avant, entre la déculottée lyonnaise et le derby de la Garonne. « Il y a eu changement cette fois, il y en avait eu à Paris et il y en aura encore à Toulon. Notre force, c’est le groupe, assurait le technicien argentin. Je n’aime pas dire qu’on fait tourner, je préfère dire qu’on fait confiance. Certains pouvaient penser que nous mettions l’équipe B contre Montpellie­r et nous avons gagné. »

QERA ET FONUA À LA RELANCE

Avec Akapusi Qera qui n’avait plus joué depuis cinq semaines (dernière titularisa­tion le 30 décembre). Ou encore Opeti Fonua, que l’on n’avait pas revu depuis la défaite à Lyon le 27 janvier. Les deux troisième ligne ont, par leurs capacités physiques, grandement contribué à la victoire. « Ça fait plaisir et ça relance la concurrenc­e en troisième ligne parce que depuis quelques semaines, on savait qu’ils n’allaient pas forcément jouer, reconnaiss­ait le capitaine Antoine Miquel. S’ils n’avaient pas fait ce match, on n’aurait peutêtre pas gagné. Opeti (Fonua) avançait balle en main et « Q » (Qera) plaquait à tour de bras ! »

DES IDÉES ET LE BON DIEU

Coup de génie du staff agenais ? « Après le match, je peux expliquer que j’ai fait des choix, que ça s’est bien passé et qu’on est des champions avec Stéphane (Prosper). La vérité, c’est que nous avions prévu une équipe costaud physiqueme­nt, avec des joueurs frais, détaillait Mauricio Reggiardo. C’est pour ça que nous avons aligné Paula (N’Gauamo) par exemple. Il revenait juste de blessure, c’était un peu un pari. Pareil pour Opeti ou « Q », qui n’avaient pas joué depuis un moment, ou pour Tamaz (Mchelidze), qui rentrait pour faire face aux gros ailiers montpellié­rains. À Paris, nous avions aligné une équipe mobile. Là, il fallait de la puissance. On s’adapte à l’adversaire. Nous avons la chance d’avoir assez de joueurs de qualité et de profils différents pour pouvoir le faire. »

S’ils n’ont pas beaucoup de moyens, les Agenais ont des idées. Comme le replacemen­t de Mickaël De Marco ou de Tamaz Mchelidze en troisième ligne contre Toulouse, par exemple. Le SUA avait perdu mais ces joueurs n’avaient pas démérité, et c’est tout un club qui s’appuie sur l’état d’esprit remarquabl­e de ce groupe sans star. « La recette ? On a un groupe très soudé, qui n’a pas lâché dans la difficulté, est resté dans sa bulle, a su fermer sa gueule (sic) et bosser, reprenait l’entraîneur des avants. D’ailleurs, je voudrais remercier publiqueme­nt mon capitaine (Antoine Erbani). C’est très dur de dire à mon homme de confiance qu’il n’est pas dans les 23, mais il a été irréprocha­ble, il a accompagné l’équipe et si on a gagné, c’est grâce à lui. Il y a 23 mec sur le terrain mais on est 50 à l’entraîneme­nt toutes les semaines. Chacun met son ego de côté pour mener à bien notre mission : laisser Agen à sa place en Top 14. »

Pour ça, le club lot-et-garonnais compte sur quelques coups de pouce du destin, à l’image des pénalités ratées par les ouvreurs adverses qui leur ont permis de remporter sur le fil les deux derniers matchs. « Le bon dieu était agenais ce soir, concluait Mauricio Reggiardo dans un grand sourire. On est onzièmes : il faut prendre la photo, couper les lumières et arrêter le championna­t ! »

 ?? Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany ?? Opeti Fonua (à gauche) et Akapusi Qera (casqué), impression­nants physiqueme­nt pour leurs retours à la compétitio­n, ont muselé les Montpellié­rains de Louis Picamoles .
Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Opeti Fonua (à gauche) et Akapusi Qera (casqué), impression­nants physiqueme­nt pour leurs retours à la compétitio­n, ont muselé les Montpellié­rains de Louis Picamoles .

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